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Des fidèles prient au mont Arafat, au sud-ouest de La Mecque, lors du grand pèlerinage le 8 juillet |
Dès l'aube, des petits groupes de pèlerins sont arrivés dans la vallée de Mina, près de La Mecque, dans l'Ouest de l'Arabie saoudite, pour jeter des cailloux sur des stèles symbolisant Satan.
Les cailloux avaient été ramassés vendredi 8 juillet dans la plaine de Mouzdalifa, où les fidèles ont passé la nuit à la belle étoile, après une journée de prière et de recueillement sur le Mont Arafat.
La lapidation de Satan est la dernière étape du grand pèlerinage qui a rassemblé cette année près d'un million de musulmans, dont quelque 780.000 de l'étranger, après deux ans de restrictions drastiques en raison du COVID-19.
Ce rituel avait tourné au drame en 2015 avec une gigantesque bousculade qui avait fait quelque 2.300 morts.
Le hajj, qui consiste en une série de rites accomplis pendant cinq jours dans La Mecque et ses environs, fait partie des cinq piliers de l'islam devant être entrepris par tout musulman valide qui en a les moyens.
En 2019, quelque 2,5 millions de pèlerins du monde entier y avaient participé, mais les autorités saoudiennes n'ont autorisé que quelques milliers de résidents les deux années suivantes, au plus fort de la crise sanitaire.
Accueillir le hajj est une question de prestige pour les dirigeants du royaume, pour lesquels la conservation des sites les plus sacrés de l'islam est une source de légitimité politique et d'aura dans le monde musulman.
L'absence des pèlerins étrangers en 2020 et 2021 avait suscité une profonde déception chez les fidèles, qui économisent parfois pendant des années pour pouvoir prendre part au hajj.
COVID-19 et chaleur
Ce pèlerinage, l'un des plus grands rassemblements religieux sur la planète, s'est déroulé cette année sur fond de nouvelle hausse des cas de contamination au COVID-19 dans le monde.
Un fidèle prie sur le mont Arafat dans le cadre du pélerinage à La Mecque, le 8 juillet |
Le masque, dont le port obligatoire a été annulé en juin dans la plupart des espaces fermés en Arabie saoudite, n'est actuellement imposé que dans la Grande Mosquée de La Mecque.
Par conséquent, un grand nombre de pèlerins ne portaient pas de masques pendant les rituels. Pour accéder à la ville sainte, les participants devaient toutefois présenter une preuve de vaccination et des tests PCR négatifs effectués 72 heures avant le voyage.
Aucun cas de coronavirus n'a été détecté parmi les pèlerins, a assuré jeudi soir 7 juillet le ministère de la Santé. Depuis le début de la pandémie, l'Arabie saoudite a enregistré plus de 795.000 cas de coronavirus, dont plus de 9.000 ont été mortels. Quelque 67 millions de doses de vaccin ont été administrées dans ce pays de plus de 34 millions d'habitants.
Autre défi : la chaleur accablante avec des températures frôlant les 44 degrés Celsius.
Les chapeaux étant interdits pour les hommes durant le hajj, les pèlerins tentent de se protéger du soleil avec des parapluies, des tapis de prière, voire de petits seaux remplis d'eau. Les femmes, elles, sont obligées de se couvrir la tête avec des foulards.
Après le rituel de la lapidation, les fidèles se rendront à La Mecque, ville la plus sainte de l'islam, pour réaliser le "tawaf d'adieu", des circonvolutions autour de la Kaaba, une structure cubique au coeur de la Grande mosquée vers laquelle les musulmans du monde entier se dirigent pour leurs prières.
Les musulmans à travers le monde, dont les pèlerins du hajj, célèbreront samedi 9 juillet l'Aïd al-Adha, fête qui consiste à immoler une bête à la mémoire d'Abraham.
Ce dernier avait failli immoler son fils Ismaïl avant que l'ange Gabriel ne lui propose in extremis de sacrifier un mouton à sa place, selon la tradition.