>> La Joconde se déconfine, flambée des cas aux États-Unis et en Inde
>> À Marseille, La Joconde se laisse approcher sur grand écran
>> Léonard de Vinci, fils d'une esclave, ne serait qu'à moitié italien
"La Joconde"de Léonard de Vinci, au Musée du Louvre, le 7 juin 2023. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sollicitée par International Restitutions, la plus haute juridiction administrative française est appelée à "déclarer inexistante" la décision du roi François 1er "de s'approprier" le portrait de Mona Lisa.
L'association, dont on ignore où se trouve le siège et qui sont ses dirigeants, se présente au Conseil d'État sans avocat et demande que soient déclarés "inexistants" tous les actes "pris sur le fondement de la décision attaquée".
International Restitutions, qui affirme agir "pour le compte des descendants des héritiers du peintre", souhaite, en cas de victoire, que ce chef-d'oeuvre de la Renaissance soit "radié" de l'inventaire du musée du Louvre.
Dans une galerie du Château de Fontainebleau, novembre 2001. Photo : AFP/VNA/CVN |
Si la requête d'International Restitutions était retenue, La Joconde, qui a été parfois un sujet de tension entre la France et l'Italie, devrait-elle être décrochée des cimaises du Louvre ? Certainement pas dans l'immédiat. Des demandes similaires de l'association, pour des oeuvres moins emblématiques que La Joconde, n'ont jamais abouti.
En octobre 2022, l'association avait demandé la radiation de l'inventaire du musée du Louvre "des objets ayant pour origine les envois effectués à la suite des fouilles réalisées par le service archéologique de l'Armée d'Orient entre 1915 et 1923". Elle s'est finalement désistée.
En novembre 2022, International Restitutions avait demandé de déclarer "inexistante l'inscription à l'inventaire du musée chinois du château de Fontainebleau de l'intégralité des objets issus de la mise à sac du Palais d'Été de Pékin" par les troupes françaises en 1860. Cette requête avait été rejetée par le Conseil d'État.
Dans sa décision, appelée à faire jurisprudence, le Conseil d'État avait déclaré que l'association n'avait pas "la qualité pour agir". "Seules les personnes qui estimeraient en être les légitimes propriétaires ayant intérêt, le cas échéant, à la restitution de ces biens", étaient légitimes pour présenter une requête, avait tranché la juridiction.
Tombé en disgrâce auprès des Médicis, Léonard de Vinci était venu se placer sous la protection de François 1er pendant l'hiver 1516. Dans ses bagages, il avait pris quelques-uns de ses tableaux dont La Joconde (peinte entre 1503 et 1506). Il avait offert ses oeuvres au souverain français qui en échange lui avait versé une pension confortable et lui avait donné le château du Clos-Lucé.
Ces oeuvres, entrées dans les collections royales, n'ont plus jamais quitté la France. La Joconde est au Louvre depuis 1797... et devrait y rester encore longtemps.
AFP/VNA/CVN