Migrants
La Hongrie ferme sa frontière

La Hongrie a fermé, comme annoncé, les principaux points de passage des migrants à sa frontière croate, tandis que la Turquie a jeté un froid en qualifiant son "plan d'action" migratoire avec l'Union européenne (UE), annoncé en grande pompe, de simple "projet" au budget "inacceptable".

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Trois points de passage sont concernés sur toute la longueur de la frontière entre la Hongrie et la Croatie. Au poste de Zakany, un passage officieux en pleine campagne, les dernières ouvertures dans la clôture de barbelés ont été hermétiquement obstruées un peu avant 01h00 (23h00 GMT) dans la nuit du 16 au 17 octobre après le passage d'un dernier groupe de migrants.

Un groupe de migrants cherche à traverser la frontière avant que les soldats hongrois ont fermé la frontière entre la Hongrie et la Croatie, le 16 octobre à Zakany.
Photo : AFP/VNA/CVN

Les deux postes-frontières officiels de Beremend et Letenji restent ouverts pour les usagers présentant des papiers en règle, mais empêchent les passages de migrants non munis de visas.

"La +frontière verte+ a été fermée, vous pouvez toujours franchir la frontière légalement et demander l'asile", a déclaré Zoltan Kovacs, un porte-parole du gouvernement hongrois.

Budapest avait annoncé l’après-midi du 16 octobre son intention de fermer dans la nuit sa clôture anti-migrants tout juste achevée, comme le pays l'avait fait il y a un mois à sa frontière avec la Serbie.

Quelque 1.500 hommes, femmes, enfants, et une personne âgée portée en fauteuil roulant par des proches, ont franchi en silence à Zakany, les pieds dans la boue, le passage vers la Hongrie, pays qu'ils ne feront que traverser pour rallier l'Europe occidentale.

Tous étaient arrivés, moins d'une heure avant la fermeture de la frontière, dans une gare voisine, après un long périple depuis la Turquie à travers les Balkans. La plupart disaient ignorer qu'ils faisaient partie du dernier groupe à franchir ce accès.

Douche froide pour la Commission européenne

Des soldats hongrois ferment une lacune dans la clôture de la frontière entre la Hongrie et la Croatie, le 17 octobre à Zakany. Photo : Reuters/VNA/CVN

Dans la nuit du 15 au 16 octobre, à l'issue d'un sommet des dirigeants européens à Bruxelles, la Commission européenne avait fait part de son "optimisme" en annonçant un accord avec Ankara pour endiguer ces flux migratoires.

Mais le ministre turc des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu a douché l'enthousiasme bruxellois. "Ce n'est pas définitif (...) C'est un projet sur lequel nous travaillons", a-t-il déclaré, qualifiant notamment d'"inacceptable" l'aide financière proposée par l'UE.

Face aux exigences de Bruxelles - accueillir davantage de réfugiés, renforcer la surveillance des frontières -, le plan d'action prévoit la relance des discussions sur la candidature de la Turquie à l'UE, un accès facilité aux visas pour les citoyens turcs et une aide financière.

Les chefs d'État et de gouvernements s'étaient contentés le 15 octobre d'évoquer "de nouveaux financements, substantiels et concrets", sans fixer de montant.

Angela Merkel attendue à Istanbul

Ces dernières semaines, l'exécutif européen avait proposé à Ankara un montant d'environ un milliard d'euros, en redirigeant vers l'aide aux réfugiés des fonds déjà envisagés pour la Turquie dans le cadre d'autres partenariats.

Mais le chiffre de trois milliards a ensuite été présenté par des sources européennes comme le montant minimal réclamé par Ankara.

La Commission européenne est prête à mobiliser une partie de ce montant sur le budget de l'UE, mais son président Jean-Claude Juncker a clairement signifié aux États membres qu'ils allaient devoir mettre la main au portefeuille.

La chancelière allemande Angela Merkel s'est montrée ouverte le 16 octobre à une concession à la Turquie, qui souhaite être considérée comme un "pays sûr" par les Européens. La chancelière allemande est attendue le 18 octobre à Istanbul pour discuter de la crise migratoire.

Plus de 170.000 migrants sont entrés en Hongrie via la Croatie depuis le 15 septembre, les deux pays coopérant de facto pour assurer le transit quotidien.

La Croatie va rediriger l'afflux prévisible des migrants, après la fermeture de la frontière hongroise, vers la Slovénie, a annoncé le ministre croate de l'Intérieur après des discussions entre les deux pays.


AFP/VNA/CVN

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