Ainsi, en préparation des 22es Jeux sportifs de l'Asie du Sud-Est (SEA Games 22) organisés en 2003 au Vietnam, l'équipe de gymnastique du pays hôte a dû suivre un stage d'entraînement en Chine pendant 6 ans.
Former un gymnaste professionnel de haut niveau nécessite au minimum 7 à 9 ans, fait savoir la vice-présidente de la Fédération vietnamienne de gymnastique, (fvg) Nguyên Kim Lan. La sélection des gymnastes est précoce, dès l'âge de 5 ou 6 ans, cela leur donne une plus large palette de possibilités pour développer effectivement et complètement les qualités de souplesse du corps.
Outre un entraînement sinon douloureux, du moins exigeant, les gymnastes en herbe doivent pratiquer un régime alimentaire drastique avec peu de sucre, d'amidon et de matières grasses, d'avoir une forme svelte, avec les muscles flexibles.
De plus, les équipements d'entraînement sont particulièrement coûteux dont seul le Centre national d'entraînement sportif de Hanoi est doté au complet.
Dans plusieurs autres centres d'entraînement de Hanoi ou de Hô Chi Minh-Ville, les équipements modernes et coûteux ne sont utilisés que lors des tournois importants..., pour l'ordinaire, ils sont soigneusement remisés.
Rares sont les villes et provinces qui investissent dans le développement de cette discipline. Les sponsors veulent eux un retour rapide sur investissement et récompensent généreusement les vainqueurs. "Il faut gagner rapidement des médailles pour dresser un bilan positif de l'investissement. Et avec des résultats, on a alors une enveloppe de futurs investissements", ajoute Nguyên Kim Lan.
Dès les années 1994 et 1995, le Service de l'éducation physique et des sports de Hanoi a envoyé une première génération de jeunes sportifs en Chine. Résultat : Hanoi a des figures de talent telles Ngân Thuong, Thuy Duong ou Thu Hang... qui ont remporté plusieurs médailles dans des compétitions nationales comme régionales.
Mais le temps passe, et Hanoi fait face aujourd'hui à une pénurie de gymnastes talentueux. Thuy Duong et Thu Hang ont pris leur retraite sportive. Quant à Ngân Thuong, elle n'est plus à la hauteur malgré ses 20 ans encore... En constatant la liste des sportifs connus à travers les différents tournois nationaux, la vice-présidente de la FVG, Nguyên Kim Lan, ne cache pas son inquiétude. "Ces dernières années, les jeunes gymnastes ne bénéficient pas assez d'investissements. Nous ne pouvons compter que sur l'investissement de grandes villes comme Hanoi, Hai Phong et Hô Chi Minh-Ville", dit-elle.
Le corps de formateurs compétents est un autre problème pour cette discipline. Faute de moyens financiers, les équipes de gymnastique ne peuvent pas embaucher des entraîneurs étrangers expérimentés. Elles doivent dès lors se contenter d'une formation des successeurs par leurs prédécesseurs.
Cinquante ans après son apparition au Vietnam, et plus particulièrement à Hanoi, la gymnastique recherche un second souffle.
Thuân Thiên/CVN