La grippe A/H1N1 gagne le terrain, mais sous contrôle

Les services de la santé ont confirmé le 18 juin 2 nouveaux cas de grippe A(H1N1). Ce sont 2 femmes, l'une est une sœur de 65 ans, de nationalité canadienne et en traitement à l'Hôpital des maladies tropicales de Hô Chi Minh-Ville, et l'autre, de 25 ans.

Ces 2 personnes ont débarqué à l'aéroport de Tân Son Nhât la première le 12 juin à bord du vol CX 765 en provenance de Hong Kong et la seconde le 15 juin en provenance des États-Unis.

Sont recensés, jusqu'à 18h00 le 18 juin, 32 cas au Vietnam, dont 19 se sont rétablis et ont quitté l'hôpital. Les autres malades sont en hospitalisation. Leur état de santé est stationnaire. Aucun décès n'est déploré jusqu'au 18 juin.

Hô Chi Minh-Ville compte à elle seul 25 malades. Les autorités municipales n'en sont "pas pour autant prêtes à ordonner la fermeture des écoles et lieux de divertissements publics", a précisé le Service de la santé municipal (voir également page 12) bien que de telles mesures aient été préconisées lors d'une réunion des services intéressés.

Les autorités sanitaires de Khanh Hoà (Centre) sont pour leur part sur les charbons ardents, une malade de la grippe A(H1N1), dont le test positif a été confirmé, s'étant évaporée dans la nature depuis mercredi. V.T.K.O., une Américaine d'origine vietnamienne, hospitalisée le 16 juin, n'est ni à l'hôpital, ni à son domicile. Un plan de recherche a été mis en place pour la ramener à l'hôpital.

Face à l'évolution de la grippe A/H1N1, les habitants cherchent à s'en prémunir en se ruant vers les pharmacies pour acheter des comprimés de Tamiflu. Ce médicament a la cote depuis une semaine, notamment à Hanoi, provoquant une flambée des prix décidée de manière tacite par l'ensemble des apothicaires.

"Depuis une semaine, une dizaine de personnes par jour en moyenne se rend dans notre magasin pour acheter ce médicament", fait savoir Mme Quy, propriétaire d'une pharmacie dans la rue Luong Ðinh Cua, arrondissement de Ðông Ða (Hanoi). Elle vend chaque boîte de Tamiflu (10 comprimés) au prix de 480.000 dôngs, soit une hausse de 27% par rapport à la semaine dernière, reconnaît-elle. Elle explique que l'augmentation des prix pour ce type de produits est due à la forte demande des habitants, entraînant par là même une hausse des frais de transport, comptabilisés dans le prix de revient du médicament.

Les prix de Tamiflu sont en hausse, "c'est monnaie courante" dans toutes les pharmacies, remarque Nguyên Thi Hoa, habitante à Ðê La Thành, qui s'inquiète d'une éventuelle hausse vertigineuse des prix en cas de pandémie. "Lors de la vague de grippe aviaireH5N1 l'an dernier, j'ai dû acheter une boîte de Tamiflu (10 comprimés) 700.000 dôngs", raconte-t-elle.

Cependant, les services de la santé déconseillent aux habitants de prendre des médicaments anti-virus sans ordonnance prescrite par le médecin. "Les habitants sont conseillés de ne pas prendre de Tamiflu sans ordonnance, sinon le virus pourra résister au médicament ", indique Nguyên Hông Hà, directeur adjoint de l'Institut national des maladies tropicales et contagieuses. Les gens ne veulent pas entendre de cette oreille, ils vont jusqu'à se procurer des masques qui "ne servent à rien", selon les services de la santé.

Les masques de protection en vogue

Les magasins de matériel sanitaire de Hanoi proposent à qui mieux mieux à leur clientèle diverses sortes de masques de protection à base de charbon actif. Pourtant, malgré le port de masques, "95% des bactéries pénètrent dans le corps", affirme le Docteur Ðang Quôc Nam, directeur adjoint du Centre de sécurité de l'emploi (Institut de protection du travail), à propos de la possibilité de contrecarrer les bactéries via les masques en tissu mis en vente sur le marché. Selon cet établissement, la plupart des masques présentés actuellement sur le marché, en tissu lâche, ne peuvent filtrer qu'entre 5% et 15% des bactéries. Étant l'un des rares établissements susceptibles d'expertiser la qualité des masques, le Centre de sécurité de l'emploi affirme que dans le pays, "aucune société n'est capable" de produire un masque sanitaire pouvant protéger son porteur de 99,9% des bactéries comme il est indiqué dans les publicités des magasins.

Selon Cao Thi Ðiêm, directrice de l'Institut d'équipement médical du ministère de la Santé, "les normes de qualité des masques dans le pays sont toujours en cours d'élaboration". Pendant ce temps, les efforts sont concentrés dans la production de vaccins et l'identification du virus à combattre.

Un institut brésilien identifie une nouvelle souche du virus grippal A

L'Institut brésilien de bactériologie Adolfo Lutz (Sao Paulo) a identifié une nouvelle souche du virus de la grippe A(H1N1) sur un patient de l'État de Sao Paulo qui a été dénommé A/Sao Paulo/1454/H1N1, a annoncé cet Institut de recherches. Ce dernier a précisé avoir réussi à isoler le virus et à comparer les échantillons brésiliens avec ceux "en provenance de Californie", selon un communiqué. L'isolement du virus "a permis d'identifier la séquence du patrimoine génétique de la souche brésilienne", a ajouté l'institut. La mutation du virus a été décelée dans des altérations de la protéine responsable de la capacité d'infection du virus, même si pour l'instant il est impossible de déterminer si cette nouvelle souche est plus agressive.

Les caractéristiques génétiques du virus sont cruciales pour la production d'un éventuel vaccin contre cette maladie qui a contaminé quelque 36.000 personnes dans 76 pays et a déjà fait 163 morts, d'après le dernier bilan diffusé mercredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Hông Nga-Huong Ly/CVN

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