Son directeur, Lê Anh Tuân, a fait savoir le 3 juin que le ministère de la Santé avait décidé d'octroyer d'urgence à Hanoi 30 respirateurs, auxquels viennent s'ajouter 17 autres acquis grâce au budget municipal, et ce sans compter les 95 appareils déjà recensés dans les hôpitaux locaux.
D'après M. Tuân, Hanoi a élaboré plusieurs stratégies pour faire face aux différents scénarii envisageables. Concrètement, le Service municipal de la santé a stocké 16.000 comprimés de Tamiflu et 10.000 masques de protection, tout en demandant aux hôpitaux de mettre à disposition environ 400 lits. "Bien que l'épidémie ne touche pas encore Hanoi, la ville reste toujours une zone à risques du fait que l'aéroport international de Nôi Bài enregistre chaque jour un afflux de 3.000-3.500 passagers entrant dans le pays. Ce qui est loin d'être négligeable", s'inquiète-t-il.
Face à l'évolution de l'épidémie, les habitants cherchent à s'en prémunir en portant des masques de protection, conformément aux recommandations du secteur de la santé. Ce type de marchandises a la cote ces derniers jours. Cependant, le non-affichage du prix pour chaque masque de prévention de la grippe vendu au détail est un acte de "violation de la loi commerciale", affirme Lê Anh Tuân. Et de souligner que les magasins de matériel sanitaire de Hanoi qui décident spontanément d'une flambée des prix pour ce type de produits seront "sanctionnés". Quant à Hô Chi Minh-Ville, le Service municipal de la santé recommande la prudence chez les habitants par le port de masques sanitaires ordinaires ou en tissu, sans avoir besoin de recourir aux produits spécifiques. "Il n'est pas très nécessaire pour les habitants de porter des masques spéciaux car la situation est pour le moment toujours contrôlable", indique Phan Van Nghiêm, un responsable du Service de la santé de Hô Chi Minh-Ville. Ce dernier collaborera prochainement avec la Compagnie de taxis Mai Linh afin d'organiser des campagnes d'informations, tant directes qu'à distance (online), en faveur de plus de 20.000 chauffeurs de taxi (dont 5.000 à Hô Chi Minh-Ville) pour protéger leur santé, car il s'agit là de personnes particulièrement exposées.
Le ministère de la Santé a, dans un rapport, proposé au Premier ministre Nguyên Tân Dung de demander au ministère de la Police de prendre des sanctions contre les passagers ayant déclaré de fausses informations à propos de leur adresse au Vietnam et ce, quelles qu'en soient les raisons. En effet, ce type de comportement fait obstacle au service de gestion responsable de la recherche des personnes du même vol que les victimes de la grippe A/H1N1 qui ont atterri au Vietnam, fait remarquer Phan Trong Lân, directeur du Bureau de contrôle des maladies contagieuses du Service de la médecine préventive du ministère de la Santé.
Le 4 juin, dans l'après-midi, le Service de la santé de Hô Chi Minh-Ville a informé qu'une fillette de nationalité américaine de 6 ans, arrivée au Vietnam le 25 mai, a été testée positive au virus A(H1N1). Elle a été transportée de la province de Ðông Nai (Sud) et placée immédiatement en quarantaine à l'Hôpital de pédiatrie 2 de Hô Chi Minh-Ville, de même que sa mère qui attend les résultats des analyses. Jusqu'à maintenant donc, le Vietnam compte 4 cas de grippe A(H1N1), tous contaminés après un séjour à l'étranger.
Selon le ministre de la Santé, Nguyên Quôc Triêu, les 3 premières personnes atteintes par le virus de la grippe A/H1N1, toutes décelées à Hô Chi Minh-Ville, sont à présent dans un état stable. Ces cas ont été confirmés entre le 31 mai et le 3 juin mais ne présentaient pas de symptômes habituels, comme la fièvre et la toux, qui auraient alors permis de les dépister lors de leur retour dans le pays.
Hông Nga/CVN