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Des touristes étrangers apprécient beaucoup des plats vietnamiens comme le pho, les nems ou le bun cha |
Après avoir visité la colline de Son (province de Cân Tho, au Sud), Begonia Remon et son mari, tous deux venus d’Espagne, ont appris à préparer les crêpes vietnamiennes dans le site touristique de Công Minh. Le propriétaire du lieu, Phan Kim Ngân (alias Bay Muôn), fait savoir que sa famille confectionne des crêpes depuis une cinquantaine d’années, principalement pour les clients locaux. Il y a 3 ans, avec le développement des services touristiques autour de la colline de Son, la famille de Bay Muôn a commencé à présenter la recette de crêpe vietnamienne aux touristes, de la préparation de la pâte liquide à sa cuisson en passant par l’ajout de garniture.
"Le tour de la colline de Son est intéressant et permet de visiter des fermes qui font l’élevage de poissons et ont de grands vergers, et où sont organisés des cours de cuisine locale. C’est une occasion rare de découvrir et comprendre la vie des habitants du coin. Leur cuisine est simple et délicieuse et s’inscrit dans le cadre fluvial et rural de la région", dit Begonia Remon.
En visite au Nord du pays durant les jours précédant le Têt, le couple Trott venu d’Australie est ravi de découvrir la cuisine de rue de Hanoï. Sur le parcours organisé dans le vieux quartier de la capitale, les Trott goûtent des plats comme le nôm (salade de papaye), le pho (soupe de nouilles à la viande de bœuf ou de poulet), ou encore le banh mi (sandwich)… Impressionné par la cuisine hanoienne, John Reances Trott et sa femme se sont inscrits aux activités de préparation des plats du Têt dans le restaurant Viet Kitchen. "Je trouve beaucoup de plaisir à confectionner les nems. J’en ai mangé dans de nombreux restaurants en Australie, mais à Hanoi, la préparation des ingrédients et la sélection des herbes, très fraîches, m’ont permis de mieux comprendre ce plat. Grâce à ce cours, je pourrai faire les nems moi-même, à la maison", dit John Reances Trott en souriant.
Les agences de tourisme du Vietnam ont bien su saisir les besoins des touristes qui veulent apprendre la cuisine locale. Ainsi, agences touristiques et restaurants collaborent pour proposer des circuits touristiques spécifiques centrés sur la cuisine. Durant ce cours, les touristes font les courses au marché avec le chef et apprennent à préparer les plats avant de les déguster. "Les cours de cuisine locale ont fait leur apparition au Vietnam depuis une vingtaine d’années et sont très populaires dans les villes de Hôi An, Hanoi et Hô Chi Minh-Ville", fait savoir le président de l’Association des chefs cuisiniers du Vietnam, Nguyên Thuong Quân.
Pour les touristes qui n’ont pas le temps de participer aux cours de cuisine, les circuits de découverte des restaurants de rue est une alternative intéressante. "La promotion des restaurants de rue a besoin des aménagements et de la direction des autorités locales car ce service touristique est relatif à la sécurité alimentaire ainsi qu’à l’image de la destination", dit Dô Hông Xoan, présidente de l’Association des hôtels et restaurants du Vietnam.
Actuellement, les restaurants de rue sont présents dans toutes les villes du pays et répondent aux besoins des touristes. Les destinations se sont créées de manière spontanée, selon l’aménagement déjà en place des rues piétonnes ou des marchés nocturnes.
Plusieurs plats vietnamiens comme le pho, les nems ou le bun cha (vermicelles de riz au porc grillé) sont déjà connus des étrangers qui les considèrent comme faisant partie des mets les plus délicats et originaux du monde, à ne manquer en aucun cas lors d’une visite au Vietnam. Les deux photos où l’on voit les présidents américains, Bill Clinton et Barack Obama goûter respectivement le pho et le bun cha, contribuent à la célébrité des mets vietnamiens. Les millions de visiteurs au Vietnam contribuent largement à répandre la notoriété de la cuisine vietnamienne à l’international.
Diplomatie culinaire
Pour encourager la découverte de la cuisine vietnamienne, le ministère du tourisme et celui des affaires étrangères mènent ensemble un programme de diffusion de diplomatie culinaire. Lors des événements organisés dans ce cadre, les animations culinaires sont souvent orchestrées par des chefs cuisiniers de renom qui réalisent et présentent les plats typiques du Vietnam. Par exemple, lors du 2e sommet américano-nord-coréen, tenu à Hanoï en février 2019, une série de plats hanoiens a été présentée aux journalistes du monde entier.
D’après Nguyên Thuong Quân, la cuisine vietnamienne est connue depuis longtemps. Toutefois, le parcours qu’elle doit faire pour obtenir un véritable label ne fait que commencer et implique différents points tels que la publicité, la formation du personnel de service et les investissements… Pour créer un restaurant prestigieux, il faut beaucoup d’investissements tant dans le label que dans le capital et son succès dépend de différents facteurs dont l’apport de l’Etat, les efforts de l’entreprise et le talent des chefs cuisiniers, toujours selon Nguyên Thuong Quân.
Du point de vue des institutions de gestion étatique, le directeur adjoint de l’Administration nationale du tourisme, Hà Van Siêu, nous fait savoir : le secteur touristique renforcera la publicité en faveur de la cuisine vietnamienne pour donner plus de charme aux destinations. Le Vietnam a remporté en octobre 2019 pour la première fois le titre de "Meilleure destination culinaire d’Asie" lors des World Travel Awards. Cette récompense confirme l’attrait des touristes internationaux pour la cuisine vietnamienne, fondement de la stratégie de publicitaire du Vietnam visant à transformer la gastronomie nationale en "produit touristique original".
Hoàng Hoa/CVN