Fonds de secours européen : Berlin défend l'implication des banques privées

L'Allemagne a défendu le 2 novembre l'idée de faire payer les banques privées dans un futur Fonds de secours pour la zone euro, malgré les critiques que ce projet suscite y compris au sein de la BCE et la hausse qu'il provoque des taux obligataires de certains pays.

"Je ne crois pas" qu'il soit contreproductif de parler d'une participation du secteur privé à un tel mécanisme ou que cela augmente la probabilité de devoir secourir un pays européen, a répondu la chancelière Angela Merkel aux journalistes qui l'interrogeaient à ce sujet à l'occasion d'une visite à Bruxelles auprès des autorités belges. "Nous parlons ici, de manière explicite, d'un mécanisme que nous voulons introduire après 2013", a-t-elle souligné au cours de la conférence de presse. "Ce que nous faisons maintenant, c'est parler de l'avenir, et cela doit être possible" d'envisager que les banques soient mises à contribution, a-t-elle encore dit.

Les pays européens s'étaient mis d'accord au printemps sur un filet de sécurité financier pour les pays de la zone euro qui rencontreraient de graves difficultés budgétaires, comme la Grèce qui jusqu'ici a été la seule à devoir recourir à la solidarité européenne. Mais ce mécanisme est provisoire, prévu seulement jusqu'en 2013, et les Européens souhaitent le rendre permanent pour stabiliser la zone euro.

Jeudi dernier, les dirigeants de l'UE ont retenu l'idée qu'à l'avenir les investisseurs privés supportent aussi sous une forme ou une autre une partie du coût d'éventuels sauvetages, éventuellement via une procédure de restructuration des dettes publiques. "Les délais de remboursement aux banques pourraient être prolongés par exemple", souligne un haut responsable européen, sous couvert de l'anonymat.

Cet élément, soutenu par l'Allemagne et la France principalement, a suscité des critiques de pays comme l'Espagne ou du président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet.

Ces derniers craignent que les investisseurs soient échaudés et exigent des taux d'intérêt encore plus élevés pour prêter de l'argent aux États les plus fragiles de la zone euro, pour tenir compte du risque. Ce qui provoquerait un cercle vicieux.

Déjà, l'annonce du projet européen la semaine dernière a fait grimper les taux des obligations des pays concernés.

Le 2 novembre, les taux à long terme de l'Irlande se sont tendus à 7,168% contre 6,980% lundi soir, s'installant au-dessus des 7%, un seuil qui n'avait plus été vu depuis son entrée dans la zone euro.

De leur côté, les rendements grecs à 10 ans sont montés à 10,667% contre 10,564% la veille au soir, et les taux portugais à 10 ans à 6,115% contre 6,003% le 1er novembre.

Le mécanisme permanent "doit être conçu de telle sorte que les contribuables européens ne soient plus les seuls responsables en cas de nouvelles erreurs et de mauvais comportements sur les marchés financiers. Les investisseurs privés doivent aussi participer!", a rétorqué Mme Merkel le 2 novembre dans un discours prononcé au collège de l'Europe à Bruges (Nord de la Belgique).

"Les investisseurs privés et les marchés ne doivent plus s'attendre à un sauvetage par les contribuables européens, ce qui encourage les comportements d'endettement et d'investissement irresponsable", a aussi jugé le 2 novembre à Paris le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble.

AFP/VVNA/CVN

(04/11/2010)

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