"La reprise de l'économie mondiale demeure fragile, mais est largement sur les rails", a indiqué l'économiste en chef de l'OCDE, Pier Carlo Padoan, en résumant les prévisions de l'organisation sur la perspective économique.
"L'économie mondiale se redresse, mais à un rythme plus lent qu'en début d'année", a précisé M. Padoan, lors d'une conférence de presse tenue au quartier général de l'OCDE à Paris.
Avec l'affaiblissement ou l'arrêt du soutien lié à la relance budgétaire, la production et les échanges se sont ralentis, a relevé l'OCDE dans son rapport qui prévoit une croissance moyenne 2,5% à 3% parmi ses pays membres en 2010, 2% à 2,5% en 2011 et 2,5% à 3% en 2012. En mai dernier, l'organisation avait prédit une croissance de 2,7% en 2010 et 2,8% en 2011 dans ses États membres.
Dans la zone euro, les activités économiques sont "très variables d'un pays à l'autre". Les États-Unis devraient s'attendre à une accélération nette en 2012, alors que la reprise japonaise fléchirait.
Selon l'OCDE, les économies émergeantes devraient poursuivre leur croissance vigoureusement, même si son rythme a ralenti par rapport aux niveaux connus plus tôt dans la reprise.
La crise financière et économique a creusé les déficits publics et intensifié l'importance de la dette à des niveaux "non-viables".
"Pour stabiliser purement et simplement leur dette par rapport à leur PIB, la plupart des pays devront prendre des mesures d'assainissement sans précédent, de l'ordre de 6% à 9% du PIB", a déclaré le secrétaire général de l'OCDE, Angel Gurria.
Dans le domaine monétaire, l'OCDE a noté des flux de capitaux vers les économies émergentes, en raison de la facilité monétaire continue dans des économies avancées.
Dans les économies de marché émergentes, "des bulles d'actifs risquent d'apparaître tout en mettant une pression à la hausse sur leurs taux de change", a averti l'OCDE, ajoutant que les récentes interventions unilatérales sur les marchés des changes et la volatilité qui en a résulté "pourraient déclencher des réactions protectionnistes".
"Il faudrait parvenir à un accord commun sur les moyens de réduire les déséquilibres mondiaux", a recommandé l'organisation qui regroupe plus de 30 pays, dont les principales économies avancées du monde.
"En effet, le réajustement du taux de change ne suffira pas à remplir la lourde tâche de rééquilibrage", a indiqué l'OCDE.
"Des réformes structurelles telles que le renforcement des filets de sécurité sociale et le développement des marchés financiers dans les économies émergentes, devraient être utilisées pour réduire leur épargne et leur dépendance vis-à-vis des marchés financiers dans les économies avancées", a proposé l'OCDE.
XINHUA/VNA/CVN