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L'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo avant une audience devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, le 6 février 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
M. Gbagbo, tout sourire, a applaudi et levé les pouces en l'air à l'énnoncé de la décision de la Cour, basée à La Haye, qui écarte la tenue d'un procès en appel et clôt l'affaire, près de dix ans après l'ouverture du dossier.
Son épouse Simone s'est dite "satisfaite" et a déclaré que "la balle (était) désormais dans le camp du gouvernement" ivoirien pour le retour de son époux dans son pays.
Les juges ont rejeté l'appel de la procureure de la CPI contre les acquittements de M. Gbagbo et d'un de ses proches, Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes, prononcés en janvier 2019 à l'issue d'un procès pour crimes contre l'humanité liés aux violences post-électorales en 2010 et 2011.
M. Gbagbo, premier ancien chef d'État jugé par la CPI, et M. Blé Goudé ont toujours clamé leur innocence dans ces crimes ayant fait 3.000 morts en Côte d'Ivoire, lors de violences nées du refus de M. Gbagbo de reconnaître fin 2010 la victoire à la présidentielle de son rival Alassane Ouattara.
"À la majorité, la chambre d'appel rejette l'appel du procureur et confirme la décision de la chambre de première instance", a déclaré le juge Chile Eboe-Osuji.
Elle "abroge (...) toutes les conditions restantes à la libération de M. Gbagbo et M. Blé Goude", a poursuivi le juge, ordonnant aux fonctionnaires du tribunal de "prendre des dispositions pour le transfert en toute sécurité de M. Gbagbo et M. Blé Goudé vers le ou les États d'accueil".
La procureure générale sortante de la Cour, Fatou Bensouda, a indiqué avoir "pris acte" du jugement.
"Je respecte l'intégrité de ce processus et la décision de la chambre d'appel", a-t-elle réagi dans des tweets relayés par la CPI.
"Réconciliation"
Depuis son acquittement en première instance, M. Gbagbo vit en Belgique. En possession, selon son avocate, de deux passeports, un ordinaire et un diplomatique, remis par les autorités ivoiriennes, l'ex-président avait annoncé en décembre son désir de rentrer en Côte d'Ivoire, mais ce retour se fait toujours attendre.
Puisque la procédure devant la CPI est désormais finie, "rien ne l'empêche de rentrer en Côte d'Ivoire", a déclaré son avocat Emmanuel Altit.
"La décision d'aujourd'hui va dans le sens d'une véritable réconciliation", a ajouté dans un communiqué la défense de M. Gbagbo, lequel ne s'est pas encore exprimé lui-même.
"J'ai un seul mot à la bouche : rassemblez les Ivoiriens", a de son côté déclaré M. Blé Goudé, à l'issue de l'audience, à l'extérieur de la CPI, où des dizaines de partisans s'étaient rassemblés.
AFP/VNA/CVN