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Des débris de l'A321 le 1er novembre dans la zone de Wadi al-Zolomat dans le Sinaï. |
Soulignant que leur avion était en "excellent état", les responsables de la compagnie aérienne Metrojet n'ont pas précisé de quel type d'"action extérieure" il pouvait s'agir alors que la branche égyptienne du groupe jihadiste État islamique (EI) a revendiqué la destruction de l'Airbus samedi 31 octobre, suscitant le scepticisme des autorités russes.
L'agence fédérale russe chargée du transport aérien, Rosaviatsia, a toutefois tempéré les premières conclusions de Metrojet, estimant qu'elles étaient "prématurées". "Il n'y a aucune raison de tirer des conclusions sur les causes de la destruction en vol de l'appareil", a déclaré son directeur Alexandre Neradko, estimant que "beaucoup de travail" était nécessaire sur l'analyse des débris et des boîtes noires.
Lundi 2 novembre, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a répété qu'on "ne pouvait exclure aucune piste", affirmant qu'il ne fallait pas jouer aux "devinettes" mais attendre les premiers résultats de l'enquête. Au Caire, l'analyse des boîtes noires a commencé.
Parallèlement, à Saint-Pétersbourg, d'où était originaire la majorité des 224 passagers et membres d'équipage morts dans le Sinaï égyptien, les familles des victimes ont commencé dans l'après-midi à identifier les 140 corps arrivés le matin même dans l'ancienne capitale impériale. "La procédure d'identification a débuté. C'est un travail long et laborieux qui durera aussi longtemps que nécessaire", a affirmé Igor Albine, le vice-gouverneur de Saint-Pétersbourg.
Données du vol 9268 de Métrojet qui s'est écrasé en Égypte et caratéristiques de l'Airbus A321-200 |
Un second appareil transportant les restes d'autres victimes de la pire catastrophe aérienne ayant touché la Russie devait par ailleurs décoller lundi soir 2 novembre à 18h00 GMT du Caire, selon le ministère russe des Situations d'urgence.
Mais tandis que les recherches continuent dans le Sinaï, où les enquêteurs sont retournés lundi 2 novembre sur le site du crash, les responsables de la compagnie aérienne Metrojet ont exclu "une défaillance technique ou une erreur de pilotage", assurant que l'avion "était en excellent état". "La seule cause possible est une action extérieure", a déclaré le directeur général de la compagnie Alexandre Smirnov lors d'une conférence de presse à Moscou, une formulation floue ne permettant toutefois pas de conclure à un acte de terrorisme.
Samedi 31 octobre, la branche égyptienne du groupe État islamique (EI) avait annoncé avoir détruit l'avion en représailles, selon elle, aux bombardements russes en Syrie, les autorités égyptiennes et russes déclarant pour leur part ne pas être en mesure d'annoncer les causes du crash.
Les experts excluent que l'EI dispose des moyens militaires nécessaires pour abattre un avion de ligne à 9.000 mètres d'altitude, mais ils refusent d'exclure, avant que les boîtes noires aient parlé, qu'une bombe ait pu exploser à bord ou que l'avion ait pu être touché par un missile tiré depuis le sol alors qu'il était descendu plus bas que son altitude de croisière.
Hommage le 2 novembre à Saint-Pétersbourg aux victimes du crash de l'Airbus A321 en Égypte. |
À Washington, le chef du renseignement américain James Clapper a estimé "improbable" que le groupe État islamique ait les moyens d'abattre un avion commercial en vol, ajoutant toutefois qu'il ne pouvait "l'exclure" complètement.
Le président Vladimir Poutine à la télévision
Pour la première fois depuis la tragédie et au lendemain d'une journée de deuil national, le président Vladimir Poutine est apparu à la télévision. Lors d'une rencontre avec son ministre des Transports, Maxime Sokolov, il a remercié les habitants de Saint-Pétersbourg pour la dignité de leur réaction et a insisté sur la nécessité d'avoir "un tableau objectif de ce qui s'est passé". "C'est une terrible tragédie. Dans de tels moments, il est important de sentir (...) le soutien de tout le pays", a ajouté le président russe.
Plusieurs milliers de personnes avaient rendu hommage dimanche soir 1er novembre à Saint-Pétersbourg aux 217 passagers et sept membres d'équipage décédés dans la catastrophe, tous Russes hormis quatre Ukrainiens et un Bélarusse.
La boîte noire retrouvée sur les lieux du crash, entre les mains des enquêteurs russes et égyptiens le 31 octobre à Wadi al-Zolomat. |
L'Airbus A321-200 de la compagnie Metrojet, qui appartient au transporteur Kogalymavia, s'est écrasé samedi 31 octobre à l'aube dans le Sinaï, 23 minutes après avoir décollé de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh. Le contact avec cet avion à destination de Saint-Pétersbourg a été perdu alors qu'il se trouvait à plus de 30.000 pieds (plus de 9.000 mètres), son altitude de croisière.
Selon un officier égyptien qui participe aux recherches, certains morceaux de corps ont été retrouvés "loin du site du crash" et les recherches étendues à un périmètre de 40 km autour du site, contre 15 auparavant.
Une enquête a par ailleurs aussi été ouverte en Russie et les locaux de la compagnie et du tour-opérateur perquisitionnés, tandis que des enquêteurs français, allemands et irlandais doivent participer à l'enquête en Égypte, une procédure habituelle pour tous les incidents impliquant un Airbus.