Coronavirus
La Chine admet des "insuffisances", le bilan monte à 425 morts

Le bilan de l'épidémie du coronavirus en Chine est monté à 425 morts après 64 nouveaux décès annoncés mardi 4 février par le gouvernement qui a admis des "insuffisances" dans sa réaction à la crise sanitaire.

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Un membre du personnel médical en combinaison de protection (centre) attend de prendre la température des personnes qui arrivent à l'hôpital Princess Margaret, le 4 février à Hong Kong.

Les autorités chinoises ont fait état d'un besoin urgent de masques de protection et de matériel médical pour faire face à l'épidémie dont le nombre de morts se situe désormais largement au delà de celui du SRAS qui avait tué 349 personnes en 2002-2003. Le nombre de personnes contaminées a dépassé 20.400 dans le pays, après l'apparition de 3.235 nouveaux cas confirmés, a précisé mardi la Commission nationale de la Santé.

De leur côté, les ministres de la Santé des pays du G7 ont convenu lundi 3 février de se coordonner "autant que possible dans les conseils de voyage et les mesures de prévention" face au coronavirus. Pour sa part, la Banque mondiale a appelé le même jour tous les pays à "renforcer leur surveillance sanitaire et les réponses données" à l'épidémie, et elle a dit examiner les ressources financières et techniques mobilisables rapidement.

Dix jours après le début de la crise, marqué par le confinement de la métropole de Wuhan (centre) et de sa province, le Hubei, les places boursières chinoises de Shanghai et de Shenzhen ont plongé d'environ 8% après une interruption de dix jours des cotations. Soit la plus forte baisse des indices chinois depuis le krach boursier de 2015. Dans le contexte de la paralysie de la Chine par la peur du virus, Pékin a reconnu lundi 3 février des "insuffisances" dans sa réaction et a aussi admis compter sur le reste du monde pour répondre à la crise.

Le Comité permanent du Bureau politique du Parti communiste a demandé une amélioration du dispositif de réaction aux situations d'urgence à la suite d'"insuffisances et de difficultés apparues dans la réponse apportée à l'épidémie", a écrit l'agence officielle de presse Chine nouvelle.

"Besoin de masques, combinaisons, lunettes"

"Ce dont la Chine a besoin d'urgence, ce sont des masques, des combinaisons et des lunettes de protection", avait précédemment déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Hua Chunying.

Les points de passage entre Hong Kong et la Chine continentale touchée par le nouveau coronavirus.

Elle a précisé que plusieurs pays, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni, le Japon et la Corée du Sud, avaient déjà envoyé des fournitures médicales. La Chine s'efforce d'en importer d'Europe, du Japon et des États-Unis, selon le ministère de l'Industrie.

À Genève, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR) a mis en garde contre l'utilisation de masques de mauvaise qualité, qui peuvent donner "un faux sentiment de protection". Le virus a également fait un mort pour la première fois en dehors de Chine, un Chinois de 44 ans originaire de Wuhan qui a succombé aux Philippines, a annoncé dimanche l'OMS.

La plupart des décès et des cas de contamination sont à déplorer à Wuhan et dans sa province où quelque 56 millions d'habitants sont coupés du monde depuis le 23 janvier. Face à un système hospitalier débordé, cette métropole a accueilli lundi les premiers malades dans un nouvel hôpital construit en dix jours, a indiqué le Quotidien du Peuple. Un autre hôpital encore plus grand (1.600 lits) est en construction et devrait ouvrir dans quelques jours.

Soutien à l'économie

Le gouvernement a octroyé trois jours de congés supplémentaires dans l'espoir de retarder le retour vers les villes des centaines de millions de travailleurs migrants rentrés dans leur province pendant le Nouvel An lunaire. Les personnes originaires du Hubei sont parfois en butte à l'ostracisme et à la suspicion.

Des employés préparent des lits dans un centre d'exposition converti en hôpital, le 4 février à Wuhan, en Chine.

Les Bourses chinoises ont été rattrapées à leur réouverture par l'inquiétude qui fait dévisser les autres places mondiales depuis dix jours. Inquiets, de nombreux pays ont multiplié les mesures de protection. États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Irak, Israël et Philippines notamment ont interdit l'entrée sur leur territoire aux étrangers s'étant récemment rendus en Chine.

La Russie a annoncé lundi 3 février qu'elle pourrait procéder à l'expulsion des étrangers porteurs du virus, après avoir décidé la semaine dernière de fermer sa frontière de plus de 4.000 km avec la Chine et réduit les liaisons avec ce pays.

Mais c'est aux États-Unis que s'en est prise la porte-parole de la diplomatie chinoise, les accusant de "semer la panique" par leurs mesures restrictives et de donner "un très mauvais exemple". Les croisiéristes n'en ont pas moins décidé d'interdire la présence à leur bord de passagers ou membres d'équipage ayant voyagé en Chine au cours des 14 derniers jours, a annoncé lundi 3 février leur fédération internationale.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a proclamé la semaine dernière l'urgence internationale, a dit le même jour de travailler avec des géants du net à combattre la désinformation en ligne autour du virus. Enfin, à six mois des jeux Olympiques de Tokyo, l'agence antidopage chinoise Chinada a décidé de suspendre "momentanément" ses activités de contrôle "dans un souci de protection de la santé" en raison de l'épidémie.


AFP/VNA/CVN

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