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La chancelière allemande Angela Merkel prononce un discours lors d'un congrès de son parti, la CDU, à Leipzig, le 22 novembre 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Cette dernière a laissé vendredi soir 15 janvier entrevoir, en ouverture du congrès de son mouvement, sa préférence en prônant la poursuite d'un cap "centriste" et le rejet de la polarisation.
Cette élection est décisive pour l'avenir de l'Allemagne : le vainqueur sera en effet en bonne position pour mener le camp conservateur aux élections de septembre et succéder à Mme Merkel, au pouvoir depuis 2005.
Sans garantie toutefois : le choix devrait être fait au printemps et d'autres prétendants restent en embuscade, dans une Allemagne frappée de plein fouet par la deuxième vague pandémique.
Les 1.001 délégués du parti doivent trancher entre le modéré Armin Laschet, Friedrich Merz, partisan d'une rupture avec l'ère centriste Merkel, ou l'outsider Norbert Röttgen.
La préférence de Merkel
L'issue du scrutin à deux tours, dont le résultat sera annoncé samedi après-midi 16 janvier lors d'un congrès entièrement virtuel, pandémie oblige, est totalement indécise.
Seule certitude : pour la première fois depuis 2000, la CDU ne sera pas dirigée par une femme. Un temps "dauphine" de Mme Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer lui avait succédé à la présidence en 2018, avant d'en démissionner début 2020, faute d'avoir pu s'imposer.
Les trois candidats sont issus de la même région de Rhénanie du nord-Westphalie. Mais ils présentent des profils différents.
Ennemi juré de la chancelière depuis qu'elle l'a évincé de la présidence du groupe conservateur au Bundestag en 2002, Friedrich Merz rêve de revanche, même s'il a tenté dans la dernière ligne droite de minimiser ses désaccords avec elle.
Battu d'un cheveu par Mme Kramp-Karrenbauer en 2018, cet homme d'affaires sec au visage émacié mêle libéralisme économique et positionnement dur sur l'immigration, susceptible d'attirer des électeurs séduits par l'extrême droite.
Cet ancien avocat fait la course en tête dans les sondages auprès des sympathisants de la CDU mais pâtit de handicaps. Il n'exerce pas de mandat. Ses provocations verbales et ses fonctions grassement rémunérées chez le gestionnaire d'actifs BlackRock nuisent en outre à son image.
Armin Laschet, 59 ans, dispose de plusieurs atouts. Ce modéré, ancien journaliste aux yeux rieurs, marche en effet dans les pas de la populaire chancelière.
Dans un discours diffusé vendredi soir 15 janvier à l'ouverture du congrès, Mme Merkel a laissé deviner sa préférence pour "l'équipe" qu'il forme avec le ministre de la Santé, Jens Spahn. M. Laschet peut plaire à l'électorat centriste et, s'il est candidat en septembre, bâtir une éventuelle coalition avec les Verts, la deuxième force du pays.
Mais sa gestion de l'épidémie à la tête de la Rhénanie du nord-Westphalie, région la plus peuplée d'Allemagne, lui vaut des critiques. M. Laschet a ainsi plaidé au printemps pour un assouplissement des restrictions jugé trop précoce par les experts.
"Relève"
Annegret Kramp-Karrenbauer (g) et Friedrich Merz lors d'un congrès de la CDU à Hambourg, le 7 décembre 2018. |
Le troisième homme, M. Röttgen, 55 ans, fait figure de parfait outsider. Assurant ne pas être l'homme d'un "camp", cet expert en relations internationales promet de rajeunir et féminiser le parti.
Il est, comme M. Merz, un déçu de Mme Merkel, qui l'avait brutalement évincé en 2012 du gouvernement après une débâcle électorale.
Quel que soit le vainqueur de cette élection interne, la question de la candidature à la chancellerie ne sera pas pour autant résolue avant le printemps.
Moins de 30% des Allemands considèrent ainsi que ces trois candidats feraient de bons chanceliers, selon un sondage pour la chaîne ZDF. Ils arrivent loin derrière le dirigeant bavarois Markus Söder, crédité de 54%.
Ce dirigeant du parti frère CSU est devenu une des personnalités préférées des Allemands en prônant des restrictions strites face à la pandémie.
Même s'il s'en défend, ce colosse, qui a su recentrer son positionnement politique ces deux dernières années, rêve d'être invité par la CDU à franchir le pas après une série de scrutins locaux mi-mars. Et devenir, peut-être, le premier chancelier issu de la CSU.
Il a tenu vendredi soir 15 janvier depuis Munich un discours rassembleur, sans évoquer son éventuelle candidature. Juste avant l'ouverture du congrès, il avait tweeté une photo de sa nouvelle chienne, saluant la "relève".
AFP/VNA/CVN