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Emmanuel Macron lors d'un déplacement à Tours, le 5 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Je gère la crise chaque jour : le matin, le midi, le soir. C'est mon obsession", a déclaré mardi 13 janvier Emmanuel Macron.
Même si cette urgence a totalement bouleversé la politique depuis près d'un an, "il est très important de montrer que les choses continuent à avancer", a-t-il précisé la semaine dernière.
C'est l'objectif du séminaire qui réunit les 42 membres du gouvernement à l'Élysée après le traditionnel Conseil des ministres. Ce dernier est précédé par un Conseil de défense, au cours duquel pourrait être décidé un durcissement du couvre-feu qui devrait être annoncé jeudi 14 janvier.
Il s'agit de "dessiner le cap des mois à venir, de faire le point sur tout ce qui a été mis en œuvre depuis le début du quinquennat et de dresser quelques perspectives d’avenir", résume le député Pierre-Alexandre Anglade, porte-parole de LREM.
Le chef de l'État est déterminé à "agir jusqu'aux derniers jours" du quinquennat, assure l'un de ses proches. Avec une priorité: pouvoir présenter "des résultats concrets" aux Français.
C'est dans ce but que la ministre de la transformation et de la fonction publiques, Amélie de Montchalin, présentera au séminaire un baromètre en ligne permettant d'évaluer l'avancée de 25 réformes prioritaires. "La crise sanitaire ne sera pas un prétexte, une excuse à la relégation de nos engagements de 2017", a-t-elle expliqué, en affirmant que les Français voulaient "des résultats" car "ils n'en peuvent plus des promesses".
Critiques cinglantes
La majorité cherche à contredire les critiques de l'opposition sur la faiblesse du bilan de la Macronie. "Au final, peu de choses auront été faites dans ce quinquennat, bloqué dès 2018", a affirmé, cinglant, Gérard Larcher, le président LR du Sénat, dimanche dans le JDD.
"Depuis 2017, rien n'a changé en mieux", a également dénoncé la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, possible candidate en 2022, en estimant que la France avait "touché les limites du néolibéralisme".
Face à ces attaques, Emmanuel Macron entend continuer sa politique du "en même temps" en envoyant des signaux aux électeurs de droite comme de gauche.
Pour rassurer les premiers, il affirme sa fermeté sur les dossiers régaliens avec les projets de loi sur la sécurité globale et contre le séparatisme islamiste, qui seront examinés dans les prochaines semaines.
Aux seconds, s'adressent les mesures pour promouvoir "l'égalité des chances", objet de différentes mesures sociales qu'il continuera à défendre lors de visites de terrain.
Le président français Emmanuel Macron, en visite sur le site d'ArianeGroup qui fabrique les moteurs du lanceur européen, le 12 janvier à Vernon. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Parallèlement, seront examinés au printemps le projet de loi climat, issu de la Convention citoyenne, et la révision constitutionnelle pour intégrer la défense climatique dans la Constitution.
Le séminaire devrait en revanche se pencher sur l'opportunité de relancer la réforme emblématique des retraites, suspendue depuis près d'un an à cause de la crise. "Il y a toujours dans un passage gouvernemental des choses que l'on arrive pas à faire aboutir, ça en fait partie", a reconnu lundi 11 janvier le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, tout en réaffirmant la nécessité d'une telle réforme.
Le gouvernement fera en outre le point sur l'application du plan de relance de 100 milliards d'euros présenté en septembre et qui doit désormais "arriver sur le terrain vite, fort et de manière tangible", selon Emmanuel Macron. Car il n'existera "pour nos concitoyens, nos forces économiques, nos travailleurs" que quand il se traduira en "projets concrets" et "utiles pour le pays", a-t-il averti mardi 12 janvier.
Le chef de l'État peut s'appuyer sur des sondages plutôt bien orientés. Avec une hausse de quatre points de l'approbation de son action, à 45%, malgré la vive polémique sur le lancement de la campagne de vaccination, selon un sondage Ifop-Fiducial diffusé mardi 12 janvier pour Paris Match et Sud Radio.
AFP/VNA/CVN