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Après l'absence d'annonces de la part de la BCE le 8 septembre, "par défaut les regards se tournent à nouveau vers la Réserve fédérale américaine" qui se réunit les 20 et 21 septembre, souligne Isabelle Mateos y Lago, directrice générale au BlackRock Investment Institute. Pourtant le discours de l'institution "devrait être prudent avant la présidentielle américaine", souligne Isabelle Enos, responsable de l'offre financière chez B*capital (groupe BNP Paribas).
Un constat partagé par Mme Mateos y Lago, qui estime en outre qu'au-delà de la prochaine hausse des taux directeurs, il sera "infiniment plus important de connaître les intentions" de l'institution concernant le rythme des remontées suivantes. "Or pour prendre cette décision la Fed aura besoin de connaître la politique économique du nouveau gouvernement américain", relève-t-elle.
Si les investisseurs se projettent déjà autant vers cette réunion de la Fed, c'est aussi parce que "l'agenda de la semaine à venir s'annonce assez maigre à part quelques indicateurs, comme les ventes de détail aux États-Unis, toujours regardées avec attention", note Mme Enos. Aux États-Unis, l'inflation en août ou les inscriptions hebdomadaires au chômage sont aussi au programme.
Les bureaux d'Euronext, le 24 juin 2016 à La Défense, près de Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En zone euro, quelques statistiques devraient aussi émailler les séances à venir, comme par exemple la production industrielle en juillet ou en Allemagne le baromètre Zew du moral des investisseurs en septembre. Plusieurs indicateurs d'activités au Royaume-Uni permettront également de continuer à traquer l'impact du vote en faveur du Brexit sur l'économie britannique. Une réunion de la Banque d'Angleterre est au programme, mais de l'avis général, après l'assouplissement annoncé début août, elle ne devrait pas bouger cette fois-ci.
Au milieu de tout ça, l'indice parisien "est un peu à la croisée des chemins, sans catalyseur pour aller plus haut, mais sans raison non plus de flancher", à l'instar de la semaine écoulée qui a également été relativement "creuse", avec peu de volumes et de volatilité, estime Mme Enos.
Réaction épidermique
"Il y avait certes une réunion de la Banque centrale européenne, mais au final il ne s'est pas passé grand chose. Les marchés européens ont eu une réaction épidermique" face au statu quo de l'institution, mais "cela semble déjà en partie assimilé", poursuit-elle. Cela a aussi mis un coup d'arrêt à l'ascension de l'indice allemand Dax, qui avait atteint mercredi un plus haut annuel. À l'issue de sa réunion régulière de politique monétaire, le conseil des gouverneurs a en effet laissé ses taux directeurs inchangés. Le statu quo a également été de mise concernant le programme d'achat d'actifs.
Par ailleurs, l'institution a globalement maintenu inchangées ses prévisions d'inflation pour la zone euro en 2016, 2017 et 2018. Pour ce qui est de la croissance, elle a légèrement relevé sa prévision pour 2016, mais baissé celles pour 2017 et 2018. "De fait, quelque soit les événements cette semaine, le marché est assez vite retombé sur ses pieds. Les chiffres ISM d'activité aux États-Unis en août décevants ou la réunion de la BCE également décevante ont ainsi été relativement vite évacués, et les investisseurs sont plutôt dans un état d'esprit optimiste en cette rentrée", souligne Mme Enos.
"Les marchés ont ainsi réussi à digérer l'effet psychologique du Brexit, l'été a été calme" et les entreprises profitent des taux d'emprunts bas pour alléger leurs coût de financement, autant de facteurs qui consolident les niveaux actuels des indices, selon elle. "Les indices boursiers se portent bien parce que les économies se portent bien", résume Mme Mateos y Lago, "et ils se portent plutôt mieux que beaucoup de spécialistes ne le prévoyaient".
AFP/VNA/CVN