La Belgique s'enfonce un peu plus dans la crise

La Belgique semble désormais à court de solutions pour résoudre la plus longue crise politique de son histoire avec la démission 26 janvier d'un médiateur royal entre Flamands et francophones, qui rend plus probable la perspective d'élections anticipées.

Le médiateur, le socialiste flamand Johan Vande Lanotte, a fait un constat d'échec amer de trois mois de vaines tentatives pour trouver un accord entre les deux grandes communautés nationales sur l'avenir du pays.

"J'ai informé le roi qu'il n'a pas été possible de sortir de cette impasse et qu'il n'y a pas de perspective réelle de progrès", a-t-il dit à la presse, en critiquant le manque "d'ouverture d'esprit" des sept partis politiques -trois francophones et quatre flamands- avec lesquels il négociait.

En conséquence, la formation d'un véritable gouvernement à la tête du pays, introuvable depuis les élections législatives de juin 2010, est encore repoussée. La Belgique reste donc dans l'immédiat administrée par un cabinet chargé d'expédier les affaires courantes.

En la matière, le pays a déjà battu le 8 janvier le record d'Europe de la plus longue crise politique, détenu par son voisin néerlandais, qui avait mis 208 jours pour former un gouvernement en 1977.

Il se dirige à présent vers un record du monde peu glorieux, détenu par l'Irak, à qui il avait fallu 289 jours pour former un cabinet en 2009.

"L'heure est très, très grave" pour la Belgique, "c'est une impasse pour concevoir l'avenir d'un pays de 11 millions de citoyens", a estimé l'une des ministres du parti socialiste francophone, première formation de Wallonie, Laurette Onkelinx.

Désigné le 21 octobre, M. Vande Lanotte avait démissionné une première fois le 6 janvier mais s'était laissé convaincre par le roi de faire un dernier effort.

Après d'ultimes rencontres mercredi, menées dans une ambiance électrique selon des médias belges, il n'a même pas réussi à les convaincre de se réunir autour d'une même table.

Les points de blocage sont toujours les mêmes depuis des mois. Les francophones de Wallonie et Bruxelles veulent limiter l'autonomie nettement renforcée que réclament les Flamands (60% des quelque 11 millions de Belges), aiguillonnés par le parti indépendantiste N-VA. Les partis néerlandophones souhaitent des transferts poussés de compétences dans les domaines fiscaux, de l'emploi et de la santé aux régions, que sont la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.

La Flandre conteste aussi la spécificité de Bruxelles en tant qu'entité autonome au profit d'une cogestion avec les francophones.

Le nouveau blocage intervient à un moment délicat pour la Belgique. Elle est dans le collimateur des marchés financiers, qui la considèrent comme un maillon faible de la zone euro après la Grèce et l'Irlande.

L'exaspération de la population commence aussi à se manifester : plus de 30.000 personnes ont défilé dans les rues de Bruxelles pour exhorter à la formation d'un gouvernement.

Le roi, qui devait reprendre dès 27 janvier ses consultations, n'aura d'autre choix en cas de persistance de l'impasse que de convoquer de nouvelles élections, moins d'un an après les précédentes. Et surtout avec le risque d'une radicalisation supplémentaire des fronts flamand et francophone, susceptible d'accélérer la marche vers l'éclatement du pays.

AFP/VNA/CVN

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