Le bilan des accrochages qui ont débuté le 16 décembre au matin devant le siège du gouvernement dans le centre du Caire est de neuf morts et 361 blessés, a déclaré le ministre de la Santé, Fouad al-Nawaoui.
Ces violences sont les plus graves depuis les affrontements similaires qui avaient fait 42 morts, principalement au Caire, quelques jours avant le début le 28 novembre des premières législatives depuis la chute de Hosni Moubarak en février.
Dans la soirée, plusieurs milliers de personnes étaient massées à proximité d'un mur érigé par les forces de l'ordre sur une grande avenue, à quelques centaines de mètres de la place Tahrir.
Des petits groupes de jeunes lançaient des pierres par-dessus le mur en direction des forces de sécurité, qui leur jetaient également des pierres et des pétards, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Des manifestants ont également recommencé à installer des tentes sur la place Tahrir pour remplacer celles brûlées dans la journée par les forces de l'ordre, qui avaient repris dans la matinée le contrôle des abords du siège du gouvernement.
Après quelques heures de calme, des heurts ont repris et se sont étendus à d'autres secteurs des abords de la place Tahrir, notamment un grand pont sur le Nil, avant de refluer vers l'avenue gardée par les militaires.
Le parquet a ordonné le maintien en détention pour quatre jours de 17 personnes arrêtées.
Le Premier ministre a fait état de 18 blessés par balles, mais a assuré que "ni l'armée ni la police n'ont ouvert le feu" sur les manifestants.
"Ceux qui sont à Tahrir ne sont pas les jeunes de la révolution", a affirmé M. Ganzouri. "Ce n'est pas une révolution, mais une contre-révolution", a-t-il ajouté en mettant les violences sur le compte d' "éléments infiltrés" qui "ne veulent pas de bien à l'Égypte".
Onze des trente membres d'un "conseil consultatif" mis en place par l'armée pour dialoguer avec les forces politiques ont néanmoins présenté leur démission pour protester contre l'attitude du pouvoir.
"Nous avons fait des recommandations le 16 décembre, mais nous avons été surpris qu'elles ne soient pas suivies, et qu'il y ait encore des victimes le 17 décembre", a déclaré le vice-président de ce conseil, Aboul Ela Madi, dirigeant du parti islamiste modéré Wassat.
La France a dénoncé "l'usage excessif de la force contre les manifestants" en Égypte.
Les élections législatives qui ont commencé le 28 novembre et doivent se poursuivre jusqu'en janvier se sont traduites par une large domination des formations islamistes, au détriment des partis libéraux et des mouvements issus de la révolte anti-Moubarak.
AFP/VNA/CVN