Le président afghan Hamid Karzaï. Photo : AFP/VNA/CVN |
"Une partie de l'insécurité vient du terrorisme et des talibans. Mais une partie vient des structures que l'OTAN et l'Amérique ont créé en Afghanistan", a déclaré le président afghan, évoquant notamment les sociétés de sécurité privées.
M. Karzaï a également estimé que les accusations de corruption contre le gouvernement afghan étaient destinées à "l'affaiblir". Les États-Unis ont en outre enfreint l'accord clé qui prévoyait le transfert aux autorités afghanes de milliers de personnes détenues à la prison de Bagram, près de Kaboul, a-t-il dénoncé.
Les autorités afghanes avaient fait du contrôle de cette prison une condition pour signer un accord de partenariat stratégique à long terme avec Washington encadrant les relations entre les deux pays après la mission de combat des soldats de l'OTAN fin 2014.
Kaboul et Washington discutent depuis la mi-novembre des formes que prendra la présence militaire américaine en Afghanistan après 2014 et du statut des troupes américaines appelées à rester. Des négociations qu'Hamid Karzaï menacent de suspendre en raison du non-respect de l'accord sur la prison de Bagram. "J'ai écrit au président Obama que le peuple afghan n'autorisera pas son gouvernement à signer un accord de sécurité si les États-Unis continuent de violer la souveraineté afghane", a-t-il mis en garde.
Le tempérament changeant du président afghan irrite fréquemment les responsables américaines. Début octobre, le chef du Pentagone avait fait part publiquement de son exaspération, jugeant que M. Karzaï ferait mieux "d'exprimer ses remerciement pour les sacrifices" des soldats américains plutôt que d'accuser Washington de "double jeu".
AFP/VNA/CVN