Brexit
Johnson exclut de nouveau un report, Macron propose un bilan en fin de semaine

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a de nouveau exclu dimanche 6 octobre un report du Brexit, prévu le 31 octobre, lors d'un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron, qui lui a proposé un bilan "en fin de semaine prochaine" sur la faisabilité d'un accord.

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Le Premier ministre britannique Boris Johnson sort du 10 Downing Street, le 3 octobre à Londres.

"L'UE ne devrait pas être persuadée, à tort, que le Royaume-Uni pourrait rester dans l'UE après le 31 octobre", a affirmé Boris Johnson, dont les propos ont été rapportés par un porte-parole de Downing Street.
Il s'agit de la "dernière opportunité de parvenir à un accord - ce que souhaite chacune des parties - afin que nous puissions aller de l'avant et construire un nouveau partenariat entre le Royaume-Uni et l'UE", a-t-il insisté. "Mais pour que cela soit possible, l'UE doit faire les mêmes compromis que le Royaume-Uni a fait ces dernières semaines et mois".
M. Macron lui a de son côté déclaré que "la négociation devait se poursuivre rapidement dans les prochains jours avec l'équipe de Michel Barnier (le négociateur en chef du Brexit pour l'UE, ndlr), afin d'évaluer en fin de semaine prochaine si un accord est possible", selon l'
Élysée.
Dimanche 6 octobre, le ministre du Brexit, Steve Barclay, a exprimé le souhait d'"entrer dans des négociations intensives pour clarifier l'accord". "Il est temps pour la Commission (européenne) de montrer une disposition au compromis", a estimé une source au sein de Downing Street.
Le plan présenté mercredi 2 octobre par Boris Johnson a été accueilli avec scepticisme à Bruxelles, qui y voit plusieurs points "problématiques". M. Johnson s'attache donc à tenter de convaincre les dirigeants européens : outre M. Macron, il s'est entretenu ce week-end avec ses homologues finlandais, néerlandais et portugais, et poursuivra ses discussions, tandis que son ministre du Brexit continuera de sillonner les capitales européennes jusqu'à mardi 8 octobre.
Le projet de M. Johnson vise à mettre fin au casse-tête de la frontière irlandaise, en évitant le retour de contrôles entre la république d'Irlande, membre de l'UE, et la province britannique d'Irlande du Nord, qui quittera l'UE comme le reste du Royaume-Uni.
"Flexibilité" et "créativité" 
Mais les Européens estiment que ce projet doit être retravaillé. Si Londres ne "revient pas avec de nouvelles propositions sur deux problèmes graves que nous leur avons signalés, je ne vois pas comment nous pourrions avancer", a averti samedi 5 octobre M. Barnier.
Ces problèmes sont le retour de contrôles douaniers entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, et le droit de veto que Londres souhaite accorder au parlement nord-irlandais.

Le ministre du Brexit s'est montré ouvert à un compromis sur la question du consentement de l'Irlande du Nord : "Dans le cadre des négociations intensives des prochains jours, nous pouvons voir cela et en discuter".
Quant au deuxième problème - la complexité des propositions britanniques pour éviter le rétablissement d'une frontière entre l'Irlande et l'Irlande du Nord - "nous pouvons bien sûr entrer dans les détails de leur fonctionnement opérationnel", a-t-il affirmé, exhortant en même temps l'UE à faire preuve de "flexibilité" et "créativité".
Un message faisant écho à celui de Boris Johnson dans une lettre publiée par le Sunday Express et le Sun on Sunday, deux journaux pro-Brexit : "Je dis à nos amis européens: saisissez l'opportunité offerte par nos nouvelles propositions. Rejoignez-nous à la table des négociations dans un esprit de compromis et de coopération".
"Plus de report" 

À 25 jours de la date prévue, M. Johnson ne cesse de répéter qu'il n'y aura "plus de report" du Brexit, déjà retardé deux fois. Une loi adoptée par le Parlement le contraint pourtant à repousser la date de divorce s'il n'y a pas d'accord au sommet européen des 17 et 18 octobre, afin d'éviter un "no deal" aux conséquences économiques et sociales potentiellement désastreuses.
Mais, déterminé à faire sortir son pays "coûte que coûte" le 31 octobre, Boris Johnson pourrait ignorer cette loi, mettant alors la reine 
Élizabeth au défi de le limoger, selon le Sunday Times.
Autre carte qu'il pourrait jouer: le veto d'un pays de l'UE au report, qui doit être approuvé à l'unanimité des 
États membres. Le Telegraph a évoqué samedi 5 octobre la possibilité que la Hongrie de Viktor Orban vienne au secours de M. Johnson.
"Jusqu'à présent, il n'y a pas de demande de report, aussi n'y a-t-il pas matière à spéculations", a déclaré une source au ministère hongrois des Affaires étrangères.
S'il était finalement forcé de repousser le Brexit, Boris Johnson pourrait se montrer le moins accommodant possible, en "sabotant" les projets de l'Union européenne, par exemple en mettant son veto au budget de l'UE, selon le Sunday Telegraph, qui s'appuie sur des sources gouvernementales.

AFP/VNA/CVN

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