John Kerry promet un plan de paix "juste" au Proche-Orient

Le secrétaire d’État américain John Kerry a déclaré le soir du 5 janvier avoir rallié l’Arabie saoudite à sa fragile initiative de paix pour régler le conflit israélo-palestinien, qu’il a défendue comme "juste et équilibrée".

Rencontre entre le secrétaire d’État américain John Kerry  (gauche) et  le roi Abdallah d’Arabie saoudite, le 5 janvier à

Dans une déclaration après un entretien de trois heures avec le roi Abdallah d’Arabie saoudite, M. Kerry a assuré que le souverain "soutient nos efforts et pense que nous pouvons réussir dans les prochains jours".

Artisan de la reprise, en juillet 2013, des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens après près de trois ans de suspension, M. Kerry effectue sa dixième mission dans la région depuis mars, pour tenter d’aplanir les profondes divergences et faire avancer un dialogue dans l’impasse.

"Je peux assurer à toutes les parties que le président Barack Obama et moi-même sommes déterminés à proposer des idées justes et équilibrées et qui améliorent la sécurité de toutes les populations", avait dit M. Kerry à Jérusalem avant de partir pour Amman et Ryad.

"La voie devient plus claire. Le puzzle se met en place et les décisions difficiles qui restent à prendre sont devenues beaucoup plus évidentes pour tout le monde (...) mais cela prend du temps", a-t-il expliqué après trois jours de tractations ardues avec Israéliens et Palestiniens.

Puzzle inachevé

Il a cependant averti que ses efforts pourraient être voués à l’échec, affirmant qu’il ne pourrait pas dire quand "les dernières pièces du puzzle pourraient se mettre en place ou tomber par terre, et laisser le puzzle inachevé".

M. Kerry a rencontré en Jordanie le roi Abdallah II. Le royaume hachémite, gardien des lieux saints musulmans de Jérusalem et deuxième pays arabe à avoir signé la paix avec Israël, est frontalier de la Cisjordanie, censée former la majeure partie d’un futur État palestinien.

Le secrétaire d’État s’est ensuite envolé pour Ryad où il s’est entretenu avec le roi Abdallah.

Un responsable du département d’État accompagnant M. Kerry a indiqué que ce dernier voulait entendre "les conseils" des deux souverains.

Le souverain saoudien occupe une position cardinale au Proche-Orient, en particulier en tant qu’auteur d’une initiative de paix de la Ligue arabe.

Le 4 janvier, M. Kerry a noté des "progrès" dans les négociations après des entretiens marathon avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président palestinien Mahmoud Abbas. Il leur a présenté un projet d’"accord-cadre" traçant les grandes lignes d’un règlement définitif sur les frontières, la sécurité, le statut de Jérusalem et le sort des réfugiés palestiniens.

Discussions très difficiles

Les divergences restent très profondes : M. Netanyahu a accusé le 5 janvier l’Autorité palestinienne de mener une campagne "d’incitation à la haine (...) avec leur opposition à la reconnaissance d’Israël comme État du peuple juif". "C’est le problème principal dont nous discutons avec le secrétaire d’État. Parmi les autres questions clés figure la sécurité d’Israël, qui doit bien sûr rester entre les mains d’Israël", a-t-il ajouté.

Israël rejette les propositions américaines pour assurer la sécurité dans la vallée du Jourdain, entre la Cisjordanie et la Jordanie, qui s’appuient sur un éventuel déploiement de systèmes de surveillance sophistiqués.

"La sécurité doit rester entre nos mains. Tous ceux qui proposent une solution consistant à déployer une force internationale, des policiers palestiniens ou des moyens technologiques ne comprennent rien au Moyen-Orient", a dit le ministre des Relations internationales Youval Steinitz, un proche de M. Netanyahu. Ce dernier exige qu’un futur État palestinien soit démilitarisé et qu’Israël puisse y maintenir une présence militaire à long terme sur la frontière avec la Jordanie.

Les États-Unis ont aussi proposé un maintien de soldats israéliens le long de cette frontière pendant 10 ou 15 ans, ce que refusent les Palestiniens. Ces derniers exigent la fin de l’occupation israélienne, mais acceptent le déploiement d’une force internationale.

Des sources palestiniennes ont fait état de discussions "très difficiles". Dans une interview, un responsable palestinien, Yasser Abed Rabbo, a affirmé qu’il n’y avait pas de "réel progrès" sur les principaux contentieux, parmi lesquels "Jérusalem, les réfugiés, les colonies et le retrait sur les lignes de 1967, et même les prisonniers". "Je ne pense pas que l’on verra quelque chose d’écrit bientôt". Après Ryad M. Kerry doit retourner en Israël.

AFP/VNA/CVN

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