John Kerry dévoile les priorités de la diplomatie américaine

Le sénateur américain John Kerry, nommé secrétaire d'État par le président Barack Obama, a dévoilé le 24 janvier les priorités de la diplomatie américaine, de la crise nucléaire iranienne à la lutte contre le changement climatique.

Le sénateur américain John Kerry, le probable patron du département d'État, le 24 janvier à Washington. Photo : AFP/VNA/CVN

Le candidat malheureux démocrate à la présidentielle de 2004 a été désigné fin décembre pour remplacer Hillary Clinton à la tête du département d'État, mais sa nomination doit être entérinée par le Sénat. Âgé de 69 ans, ce vieux routier de la politique, et qui se targue d'avoir le "Sénat et la politique étrangère dans le sang" était

auditionné toute la matinée par la prestigieuse commission des Affaires étrangères du Sénat, celle-là même qu'il a présidée pendant quatre ans jusqu'à ces derniers jours.

D'entrée, le sénateur a affirmé devant ses pairs que "la politique étrangère américaine ne se défini(ssait) pas seulement par les drones et les déploiements" de soldats sur les théâtres extérieurs. Comme son homologue Chuck Hagel, nommé à la tête du Pentagone, M. Kerry est un sceptique de l'interventionnisme américain à tout crin et du recours aux forces armées comme fer de lance de la diplomatie.

"Question vitale du changement climatique"

Ils suivent la ligne du président Obama qui pilote depuis 2009 une politique étrangère marquée par une forme de retrait et de désengagement. Les États-Unis se sont retirés d'Irak, s'apprêtent à le faire d'Afghanistan et refusent d'intervenir militairement en Syrie ou au Mali. Des experts relèvent toutefois que Barack Obama n'a pas hésité à employer la force en 2011 en Libye ou contre Ben Laden au Pakistan et qu'il est un adepte de la guerre des drones.

Pour tenter de résoudre le nucléaire iranien, M. Kerry a rappelé que son pays privilégiait, pour l'instant, une stratégie à double-voie, mêlant sanctions économiques et négociations diplomatiques. "Le président Obama l'a affirmé et réaffirmé, il préfère une solution diplomatique et je travaillerai pour donner à la diplomatie toutes les chances de réussir. Mais personne ne doit se tromper sur notre détermination à réduire la menace nucléaire", a encore déclaré M. Kerry.

Poursuivant son panorama, le probable patron du département d'État a expliqué que "la politique étrangère américaine se défini(ssait) aussi en termes de sécurité alimentaire et énergétique, d'aide humanitaire, de lutte contre les maladies et pour le développement". Plus novateur et faisant écho au discours du président Obama le 21 janvier, M. Kerry a aussi fait de la "question vitale du changement climatique" l'une de ses priorités.

"Nous réagirons face à la menace du changement climatique, en gardant à l'esprit que ne pas le faire constituerait une trahison pour nos enfants et les générations futures", avait promis M. Obama. En arrivant au pouvoir en janvier 2009, le président américain avait suscité sur ce dossier d'énormes attentes, largement déçues depuis.

AFP/VNA/CVN

 

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