JO-2020 : les Bleus du hand au firmament olympique

Un troisième titre et une revanche olympique. Les handballeurs français ont effacé l'abattement de Rio cinq ans plus tôt en réalisant un exploit face aux doubles champions du monde danois (25-23) samedi 7 août au Yoyogi stadium de Tokyo, en finale des JO.

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La joie des handballeurs français, champions olympiques après leur victoire en finale, 25-23 face au Danemark, le 7 août, aux Jeux olympiques de Tokyo.
Photo : AFP/VNA/CVN

Ils continuent d'étirer la suprématie française sur le handball. Nikola Karabatic, Luc Abalo et Michaël Guigou sont tous trois devenus les handballeurs les mieux médaillés aux Jeux.

"Tous les trois depuis qu'on est en équipe de France, ce sont de grandes choses. Moi je suis avec Luc en chambre depuis des années, c'est incroyable de vivre ça avec un copain", livre Michaël Guigou, dont c'était le dernier match en Bleu à 39 ans.

Triples champions olympiques et vice-champions à Rio, les trois derniers des Experts, bien titulaires, font mieux que le gardien soviétique puis russe Andrey Lavrov, ses trois médailles d'or suivie d'une de bronze (1988, 1992, 2000 et 2004).

"C'est juste énorme, ce sont des légendes pas seulement de la France, de notre sport mais de l'olympisme", loue Nedim Remili.

À la différence de 2016, c'était au Danemark, double champion du monde (2021 et 2019) de défendre son titre olympique et son statut cette fois. Cela s'est vu.

"Guerriers"

"Aujourd'hui, j'étais persuadé qu'on allait gagner à partir des cinq premières minutes, je l'ai vu dans le regard de Niko, de +Mika+", témoigne Luc Abalo.

Le talent danois, le meilleur joueur du monde Mikkel Hansen (9 buts), le meilleur gardien de la planète Niklas Landin (14 arrêts, 37%) n'ont pas suffi. Les Français y ont opposé une âpreté terrible.

"On a bien préparé notre match. Si tu les regardes, c'est facile pour eux, lâche Dika Mem. On les a bien agressés".

À l'image de Ludovic Fabregas qui s'est jeté à terre pour arracher un ballon destiné à Mikkel Hansen et servir Michaël Guigou (9-6, 19e). Signe d'un passage de relais, le pivot de 25 ans aura libéré les siens à la dernière seconde du match en marquant dans la cage vide, bouclant ainsi le score, ouvert par leur leader Nikola Karabatic.

Chacun a joué sa part : le gardien Vincent Gérard (10 arrêts, 32%) s'est presque hissé au niveau de Landin. Sa parade pour conserver provisoirement deux buts d'avance (23-21, 23e) a été décisive. Et dans la foulée, l'autre portier Yann Genty a mis en échec Mikkel Hansen pour la première fois de la finale sur penalty.

Le public policé de la délégation française dans le huis clos du Yoyogi stadium s'est mis au diapason. Des encouragements timides d'abord, ensuite plus forts et même des sifflets francs. Le tout conclu par un clapping final.

Il faudrait "être des guerriers" avait annoncé Nikola Karabatic. Promesse tenue, pas de handball champagne mais soixante minutes rugueuses, comme annoncées par la musique d'entrée "Battle without honor or humanity" du Japonais Tomoyasu Hotei puis les hymnes.

Rage de vaincre

Quand les Bleus ondulaient d'une tension électrique pendant la Marseillaise, les Danois restaient placides durant "Der er et yndigt land" (Il est un pays charmant). Leur gardien Niklas Landin a même poussé le hygge (l'art de vivre à la danoise) au point de s'étirer au milieu du terrain, match déjà lancé.

Reste que même avec toute la rage de vaincre de ces Bleus, difficile d'imaginer ce parcours possible sans le report d'un an des Jeux en raison du Covid. Un délai supplémentaire pendant lequel la reconstruction a pu se mettre en place sous l'égide du nouveau sélectionneur Guillaume Gille.

Pour jauger sa part dans ce titre, il faut se rappeler des conditions de son arrivée : sa promotion après l'éviction de Didier Dinart, dans la foulée de l'élimination au premier tour de l'Euro-2020.

Guillaume Gille, l'adjoint qui n'avait jamais entraîné, a redressé les Bleus en moins de deux ans. En janvier, la demi-finale du Mondial égyptien a replacé la France à une place plus conforme à son passé dans la pyramide du handball, tout en donnant la mesure de l'écart, plutôt élevé, qui la séparait des meilleures nations: six buts en demi-finale face à la Suède (32-26). C'est dire l'ampleur du travail accompli en six mois.

"On a remis l'équipe de France à sa place aujourd'hui en gagnant ce titre, clame Dika Mem. J'espère qu'on pourra en faire autant dans les autres compétitions parce qu'il y a un réservoir derrière".


AFP/VNA/CVN

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