JO-2024 : c'est parti pour trois ans de défis pour Paris

Les anneaux olympiques arrivent à Paris ! Après des JO de Tokyo inédits sous pandémie de COVID-19, la capitale française va reprendre le flambeau dimanche soir 8 août pour organiser à l'été 2024 cette fête sportive planétaire avec devant elle trois ans de défis.

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Le président du comité d'organisation des JO de Paris 2024, Tony Estanguet, le 21 juillet à Tokyo.
Photo : AFP/VNA/CVN

Cette fois, il sera vraiment difficile de comparer avec l'édition précédente : des Jeux de Tokyo reportés d'un an, maintenus quoi qu'il en coûte, à huis clos, et malgré l'opposition de l'opinion japonaise.

À trois jours de la clôture, la bulle sanitaire a tenu, le Japon a sacré pas mal de champions sur son sol, et l'évènement a bel et bien eu lieu. Tokyo peut passer le relais.

Cent ans après les Jeux de 1924 et les exploits de Johnny Weissmuller dans la piscine des Tourelles porte des Lilas, Paris recevra à nouveau.

Pour le boss du comité d'organisation, Tony Estanguet, enthousiasme indéfectible en bandoulière, la course a déjà commencé mais "il va falloir accélérer", explique-t-il, après deux semaines intenses au Japon, entre observation des coulisses et discussions avec le CIO ou les skaters.

Parmi les "happy few" venus assister à la cérémonie d'ouverture, le président de la République Emmanuel Macron, a assuré que la France était "à pied d'œuvre" pour préparer l'évènement. Dimanche soir 8 août, c'est la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui recevra le drapeau de la part de la gouverneure de Tokyo. Tony Estanguet sera lui à Paris pour des festivités.

Une fois ce relais symbolique passé, le comité d'organisation (Cojo), la société de livraison des ouvrages olympiques chargée des chantiers (Solideo) et l'État qui met en musique le tout, devront relever plusieurs défis : maîtriser le temps, le budget, et ne pas trahir les promesses de candidature.

Le temps car la date des épreuves est déjà fixée (26 juillet au 11 août 2024) et le budget car les opinions publiques ne supportent plus les dérapages budgétaires souvent engendrés par de tels projets, contribuant à écorner une popularité des JO déjà un peu émoussée.

Financé par des recettes privées (sponsors, contribution CIO et billetterie), le comité d'organisation a déjà trouvé 300 millions d'économies en 2020, en réaménageant la carte des sites et supprimant des installations temporaires. Son budget est de 3,9 milliards d'euros.

Le Cojo est sous l'étroite surveillance de la Cour des comptes, qui lui a notamment intimé d'augmenter l'enveloppe dédiée à la cybersécurité et lui a récemment demandé de plancher sur différents scénarios de "redimensionnement du budget" pour parer à toute éventualité, comme une crise sanitaire. Car in fine l'État sera garant.

Côté sponsors, plusieurs contrats ont été engrangés avant l'été, Sanofi et Décathlon, portant les recettes à quelque 600 millions sur les 1,1 milliard d'euros escomptés pour boucler le budget.

Vue aérienne du chantier du village olympique à Saint-Denis, en banlieue Nord de Paris, le 8 avril.
Photo : AFP/VNA/CVN

Côté chantiers, les plus importants, le centre aquatique olympique à Saint-Denis et le village des athlètes, ont commencé.

Fin juin, devant un parterre d'élus franciliens, Michel Cadot, délégué interministériel aux JO, chef d'orchestre de tous les acteurs, a été très clair : "On ne pourra pas accepter des retards, il nous reste un tout petit peu de marge, nous devrons être extrêmement vigilants", a-t-il lancé. "Nous ne pourrons pas traiter ces questions par des surcoûts", a-t-il appuyé, au sujet des chantiers en cours car c'est là que l'argent public est injecté.

Après un parcours semé d'embûches, les travaux du village des médias, aussi situé en Seine-Saint-Denis, ont finalement débuté eux aussi.

Outre un spectacle sportif hors du commun dans des sites "iconiques" (la Place de la Concorde ou le Château de Versailles), les JO ont aussi promis de laisser "un héritage" en Seine-Saint-Denis, département le plus pauvre de France : des piscines supplémentaires, des logements, des infrastructures routières.

Des projets qui se heurtent parfois à des contestations locales comme à Aubervilliers où une piscine qui doit servir d'entraînement vient raboter des jardins ouvriers.

Mais Paris 2024 a aussi des ambassadeurs de poids, à l'instar de Teddy Riner : "On s'est trop battu pour aller chercher cette candidature Paris-2024. On a les Jeux et je compte bien en profiter et vivre ces Jeux pleinement et faire tout mon possible pour être présent", a lancé depuis Tokyo le quintuple médaillé olympique, qui aura 35 ans en 2024.


AFP/VNA/CVN

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