La sécurité des réacteurs japonais a déjà été contrôlée dans les semaines suivant la catastrophe sur ordre du Premier ministre Naoto Kan, mais ces nouvelles vérifications "permettront de rassurer davantage la population", a souligné M. Kaieda.
Depuis qu'un tsunami géant a provoqué d'importantes fuites radioactives à la centrale Fukushima Daiichi (Nord-Est), l'inquiétude est vive dans les différentes régions du Japon hébergeant des centrales.
Aucun des réacteurs stoppés pour maintenance depuis l'accident du 11 mars n'a encore redémarré, ce qui a drastiquement réduit la production d'électricité des compagnies nippones.
Le ministre de l'Économie, du Commerce et de l'Industrie (Meti) s'est rendu en personne fin juin à Genkai, sur l'île de Kyushu (Sud-Ouest), pour convaincre le maire de donner son feu vert à la relance de deux réacteurs suspendus.
Le maire a finalement donné son accord, le premier depuis l'accident de Fukushima, mais ailleurs, les responsables locaux restent hésitants.
Au-delà de la question sécuritaire, l'enjeu est économique : M. Kaieda a prévenu qu'un déficit d'approvisionnement prolongé en électricité risquait d'entraver les efforts de reconstruction du Tohoku (Nord-Est), dévasté par un séisme de magnitude 9 et par un tsunami qui ont fait près de 23.000 morts et disparus.
Avant cette catastrophe, l'énergie nucléaire représentait près de 30% de la production de courant au Japon.
Aujourd'hui, seuls 19 réacteurs sont exploités sur 54, les uns ayant été arrêtés après un séisme, d'autres pour maintenance alors que trois unités, situées à Hamaoka (Centre) dans une zone à forte activité sismique, ont été stoppées sur ordre du Premier ministre, qui a exigé des travaux de consolidation de la compagnie exploitante avant tout redémarrage.
Face à la baisse de production, les autorités ont imposé aux entreprises et aux administrations de réduire de 15% leur utilisation d'électricité dans les régions de la mégapole de Tokyo et du Tohoku, afin d'éviter que les tensions sur le réseau n'entraînent des coupures, voire un black-out total.
Cet ordre vaut pour tout l'été, une période connaissant des pics de consommation dus au fonctionnement des climatiseurs.
Dans le reste du pays, des économies d'énergie ont été simplement conseillées.
L'accident de Fukushima Daiichi, située à 220 km au nord-est de Tokyo, a été provoqué par une vague géante qui a interrompu l'alimentation électrique des circuits de refroidissement des réacteurs et noyé les générateurs de secours.
Une fusion du combustible a suivi, provoquant des explosions et des rejets radioactifs dans l'atmosphère, l'eau de mer et les sols de la région de Fukushima.
Cet accident, le plus grave depuis celui de Tchernobyl (Ukraine) en 1986, a contraint quelque 160.000 personnes à évacuer leur domicile. La moitié d'entre elles, habitant dans un rayon de 20 km de la centrale accidentée, n'a toujours pas pu y retourner.
La compagnie exploitant Fukushima Daiichi, Tokyo Electric Power (Tepco), espère parvenir à refroidir ses réacteurs endommagés et les maintenir sous la température de 100°C d'ici à janvier 2012.
AFP/VNA/CVN