"Mon ambition est de construire un projet d'avenir" pour l'ensemble du pays et de créer "250.000 emplois" d'ici 2015, a déclaré M. Di Rupo en présentant ses idées "de base", sur lesquelles devront se prononcer et négocier les neuf principaux partis politiques.
Ceux-ci devraient donner leur réponse d'ici le 7 juillet au soir, selon le président du PS, qui avait été chargé le 16 mai par le roi Albert II de former le gouvernement.
L'attention se portera principalement sur la réaction aux propositions de M. Di Rupo du principal parti du royaume, l'Alliance néo-flamande (N-VA), une formation indépendantiste qui a gagné les élections côté néerlandophone et qui n'a jusqu'ici pas démontré sa capacité à faire des compromis.
M. Di Rupo a estimé que si la volonté d'avancer était réelle, le gouvernement pourrait être rapidement formé, mettant ainsi un terme à une crise politique qui menace l'unité du pays, plus d'un an après les élections du 13 juin 2010.
Ce programme se veut un "équilibre raisonnable", selon son promoteur, entre la gauche et la droite et entre Flamands et francophones, dont les priorités sont souvent opposées.
Le président du PS a notamment préconisé que les pouvoirs publics réduisent leurs dépenses de 22 milliards d'euros d'ici 2015, pour remplir les engagements européens de la Belgique et assurer ainsi la bonne santé financière de ce pays membre d'une zone euro fragilisée.
Ceci passerait notamment par une limitation des indemnités de chômage, un durcissement en matière de dépenses de santé et de retraites. Le pouvoir d'achat serait toutefois épargné pour ne pas entraver la reprise économique, a-t-il expliqué.
Un impôt temporaire sur les patrimoines de plus de 1,25 million d'euros serait instauré, jusqu'à 2015. Quant à l'État, il devrait aussi se serrer la ceinture, les budgets étant gelés à l'exception de ceux de la justice et de la police.
Sur le plan institutionnel, les régions se verraient dotées de compétences supplémentaires, comme le réclamait depuis des années la Flandre, à l'occasion d'une sixième réforme de l'État belge en 40 ans.
Ces entités fédérées, régions et communautés, seraient dotées de 17,3 milliards d'euros supplémentaires pour gérer notamment la politique de l'emploi. Elles disposeraient d'une plus large autonomie fiscale.
M. Di Rupo a aussi proposé de "scinder" la circonscription électorale de Bruxelles-Hal-Vilvorde, dite "BHV" , comme l'exigeaient les Flamands.
Concrètement, seuls les francophones habitant six communes flamandes jouxtant Bruxelles, dites "à facilités", pourraient encore voter pour des candidats francophones bruxellois.
Les droits des habitants de "six communes à facilités" seraient dans le même temps "consolidés", selon M. Di Rupo. Ils ne devraient notamment plus demander qu'une fois tous les six ans à recevoir leurs documents municipaux en français.
La note d'Elio Di Rupo propose également la création d'une "circonscription nationale" conduisant à l'élection de dix députés par les électeurs de l'ensemble du royaume, ainsi que la transformation du Sénat en une assemblée "non permanente" représentant les différentes régions.
La région bruxelloise, à forte majorité francophone et en grande difficulté financière, serait par ailleurs refinancée à hauteur de 460 millions d'euros. Quant aux ministres, ils verraient leurs salaires réduits de 5%, tandis que les dotations de la famille royale seraient gelées.
AFP/VNA/CVN