Le bateau canadien Tahrir harponné par la Grèce

Un bateau canadien appartenant à la flottille pour Gaza, parti de Crète (Grèce) le 4 juillet dans l’après-midi, a été stoppé une dizaine de minutes après son départ par les garde-côtes grecs, a indiqué une militante du groupe canadien à Athènes lors d'une conférence de presse.

"Le bateau a été investi par des forces spéciales armées que les garde-côtes avaient fait monter à bord une dizaine de minutes après son départ du port d'Aghios Nikolaos, dans l'Est de l'île de Crète", a indiqué Huwaida Arraf, porte-parole d'une organisation pro-palestinienne canadienne, selon laquelle le bateau a rebroussé chemin.

La police portuaire a indiqué dans un communiqué que le bateau, baptisé Tahrir, avait été arraisonné et reconduit au port d'Aghios Nikolaos.

Selon les organisateurs, il transportait une quarantaine de personnes, dont des Canadiens, des Français, des Italiens. Il a appareillé sans son capitaine qui risquait sinon de perdre sa licence. "Un passager, ancien sénateur belge, Joseph Dube, qui possédait une licence expirée, sert de capitaine et a dit qu'il assumait la responsabilité de cette action", a indiqué Mme Arraf.

Quand les forces spéciales armées sont montées à bord, "une trentaine de passagers ont indiqué être le capitaine", selon Mme Arraf. "Je parle avec un homme armé d'une mitraillette. Tout est chaotique ici. (...) Il y a une quinzaine d'hommes armés qui repoussent les gens, nous n'utilisons pas la violence", a dit David Heap, un passager du bateau joint par téléphone.

Deux militants canadiens ont été interpellés le 4 juillet au soir. Ils avaient mis à l'eau un kayak à l'approche du garde-côtes grec et s'étaient placés entre les deux bateaux, a expliqué Mme Arraf. Ils ont été arrêtés par les garde-côtes, sans toutefois faire encore l'objet de poursuites. Le maire du port d'Aghios Nikolaos s'efforce d'obtenir leur libération, a-t-elle ajouté.

L'organisatrice canadienne Sandra Ruch a déclaré que le bateau avait été "abordé par la vedette des garde-côtes et perdait du fuel par l'avant", mais que les passagers refusaient de le quitter.

La Grèce a interdit depuis vendredi à tout bateau grec ou étranger de partir vers Gaza, justifiant cette décision par la nécessité de "protéger les passagers" de la flottille pro-palestinienne comprenant une dizaine de bateaux, qui souhaitaient se rendre à Gaza pour briser le blocus imposé aux Palestiniens par l'État juif et transporter de l'aide humanitaire.

Israël a menacé à plusieurs reprises d'utiliser la force pour arrêter les bateaux de la flottille.

Le 4 juillet matin, l'équipage du bateau français Louise Michel a symboliquement hissé les voiles dans le port du Pirée, près d'Athènes, mais n'est pas parti. Les militants voulaient ainsi protester contre le refus des autorités grecques d'autoriser leur appareillage.

Le gouvernement grec a proposé aux activistes et à l'Autorité palestinienne d'acheminer lui-même cette aide.

AFP/VNA/CVN

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