Les experts présents dans la centrale craignent que la quantité d'hydrogène continue à augmenter jusqu'à provoquer une explosion par contact avec l'oxygène dans l'air.
Des explosions d'hydrogène ont déjà fortement endommagé le bâtiment extérieur de deux des six réacteurs de Fukushima Daiichi (No1), sans toutefois porter atteinte au coeur de l'installation, après le séisme et le tsunami du 11 mars.
"Nous envisageons d'injecter de l'azote dans le bâtiment du réacteur 1 parce que l'hydrogène s'y est probablement accumulé", a indiqué un responsable de Tepco.
Cette opération "d'inertage" pourrait être menée dès le 6 avril, a ajouté la société. Elle doit durer plusieurs jours. Gaz inerte, l'azote est régulièrement utilisé dans les zones de stockage sensibles pour faire chuter le taux d'oxygène dans l'air et remplacer ainsi une partie de l'atmosphère.
Le retour des craintes d'explosion intervient alors que Tepco a réussi le 6 avril à colmater une fuite d'eau hautement radioactive qui se déversait dans l'océan Pacifique.
Une fuite d'eau hautement radioactive qui se déversait dans l'océan en face de la centrale accidentée de Fukushima, a été colmatée, mais les rejets volontaires d'eau contaminée se poursuivaient le 6 avril, aggravant le risque d'une pollution de la chaîne alimentaire marine.
Après plusieurs jours d'efforts infructueux pour boucher une brèche de 20 cm dans une fosse technique située au bord de l'océan Pacifique, les techniciens de Tepco ont trouvé la solution le 5 avril en injectant dans le sol du verre soluble (silicate de sodium), un agent chimique qui a pour propriété de se solidifier au contact de l'eau. "Les ouvriers ont confirmé à 05h38 (le 5 avril 20h38 GMT) que l'eau s'écoulant de la fosse s'était arrêtée", a déclaré Tepco.
Un volume important d'eau très contaminée, provenant du réacteur 2, s'échappait jour et nuit de cette fosse, à un rythme estimé à sept tonnes par heure. Cette fuite était à l'origine d'une élévation importante du taux d'iode radioactif 131 dans les prélèvements d'eau de mer, à proximité de la centrale. Mais le risque de contamination de l'environnement marin n'est pas pour autant écarté, soulignent les experts.
Les opérations de rejet en mer de 11.500 tonnes d'eau faiblement radioactive, selon Tepco, se poursuivaient le 6 avril, pour la troisième journée consécutive, en face de la centrale et à 250 kilomètres seulement de la mégapole de Tokyo et de ses 35 millions d'habitants.
L'évacuation de cette eau dans l'océan, où les radioéléments sont censés se diluer, est nécessaire afin de libérer des cuves de stockage destinées à être remplies d'eau hautement radioactive qui s'est accumulée dans les installations et les galeries techniques des réacteurs 2 et 3.
Cette eau polluée contient notamment de l'iode 131, dont la durée de vie se réduit de moitié tous les huit jours, et surtout du césium 137, qui lui reste actif pendant des décennies.
AFP/VNA/CVN
7/4/2011