Japon : l'empereur Akihito fête ses 83 ans

L'empereur Akihito du Japon fête vendredi 23 décembre ses 83 ans, un anniversaire qui a rassemblé une foule immense dans l'enceinte du palais impérial, alors qu'est actuellement en débat la question d'autoriser ou non son abdication.

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L'empereur japonais Akihito salue la foule depuis le balcon du palais impérial, le 23 décembre à Tokyo.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le souverain et une partie de sa famille, dont le prince héritier Naruhito, sont apparus quelques minutes sur un balcon vitré d'un bâtiment impérial, sous le salut de milliers de petits drapeaux "hinomaru" agités par des Japonais de tous les âges criant "Banzai" ("Dix mille ans", signifiant "longue vie").
Comment l'atteste la venue de quelque 33.000 personnes, les citoyens nippons sont immensément respectueux de l'empereur Akihito et de l'impératrice Michiko, qui ont inauguré en 1989 une ère baptisée "Heisei" ("Parachèvement de la paix"), humaniste, humble, qu'a encore mis en relief son message diffusé ce vendredi 23 décembre férié, où il parle surtout des autres.
"Je viens tous les ans depuis son intronisation, pour son anniversaire et le Nouvel an. Il tient son rôle avec une telle rigueur", témoigne une septuagénaire habitant Tokyo.
Las, le "Tennô heika" craint que la vieillesse ne l'empêche à l'avenir d'exercer de façon pleine et entière son rôle de "symbole de la Nation".
"Heureusement, je suis aujourd'hui en bonne santé, mais quand je vois ma forme décliner progressivement, je m'inquiète de la difficulté à remplir mes fonctions", avait-il déclaré dans une rare allocution télévisée en août dernier.
S'il n'a alors pas prononcé l'expression "abdication", ce souhait a filtré dans ses paroles et entraîné une réflexion nationale sur sa fin de règne.

L'empereur japonais Akihito et l'impératrice Michiko (droite), accompagnés de la famille impériale, saluent la foule depuis le balcon du palais impérial, le 23 décembre à Tokyo.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Je remercie profondément tous ceux qui ont prêté une attention à mes propos et y réfléchissent avec différents points de vue", a déclaré vendredi 23 décembre le souverain.
Des experts divisés
En vertu de la loi régissant la Maison impériale, l'Empereur du Japon n'est pas autorisé à abandonner le trône du Chrysanthème de son vivant.
Les textes prévoient qu'il puisse éventuellement être déchargé de ses tâches (paraphe de nombreux documents, accueil d'ambassadeurs et chefs d'État, cérémonies diverses, visites au Japon et à l'étranger) en cas de maladie ou incapacité mentale, mais les conditions de ce système de régence sont très restrictives.
Surtout, Akihito a clairement exprimé qu'une telle demi-mesure ne lui convenait pas. Il resterait en effet empereur en titre et cela signifie pour lui qu'il serait toujours redevable de la même responsabilité de symbole vis-à-vis du peuple.
Il dit en outre redouter les conséquences sur ses proches de la lourdeur du protocole de deuil lorsque l'empereur décède.
Pour trancher sur la façon de procéder, le Premier ministre nationaliste Shinzo Abe a nommé une commission de personnalités "sur l'allègement des tâches publiques de l'empereur et autres sujets".
Il a étrangement choisi des non-spécialistes de ces questions, perçus comme des proches, afin de mener des auditions d'experts et de rédiger un rapport avec des recommandations sur la démarche jugée la plus souhaitable.
Les conclusions de la commission sont attendues début 2017.

AFP/VNA/CVN

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