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Le laboratoire biopharmaceutique suisse Actelion entame des "négociations exclusives" avec l'américain Johnson and Johnson. |
Fondée en 1997 par le cardiologue français Jean-Paul Clozel, Actelion est devenue la plus grosse biotech européenne, en s'imposant mondialement dans le traitement de l'hypertension artérielle pulmonaire.
Le groupe français Sanofi était également sur les rangs pour le rachat de cette pépite et certains médias affirmaient même que les discussions étaient à un stade avancé.
Interrogé le 21 décembre, le groupe n'a pas souhaité commenter cette information. "Actelion est entré dans des négociations exclusives avec Johnson & Johnson en vue d'une possible transaction stratégique", indique un communiqué daté de Allschwil, siège du laboratoire. "Il ne peut y avoir aucune assurance qu'une transaction débouchera de ces discussions. Actelion n'a pas l'intention de faire d'autres commentaires au sujet de ces discussions à moins que cela soit nécessaire ou qu'un accord formel soit conclu", ajoute la courte déclaration.
Aux États-Unis, le géant de produits pharmaceutiques et d'hygiène Johnson and Johnson a confirmé l'ouverture de ces "négociations exclusives" dans un communiqué reprenant les mêmes termes qu'Actelion. Pourtant, les contacts entre les deux groupes avaient mal démarré.
Fin novembre, cédant aux rumeurs insistantes dans la presse évoquant un possible rachat, les deux sociétés avaient confirmé être en discussions. Le titre Actelion s'était alors envolé à la Bourse suisse. Mais le 13 décembre, coup de théâtre : Johnson and Johnson annonçait son retrait, expliquant qu'il n'était pas parvenu à un accord apportant une plus-value pour ses actionnaires. Actelion avait "pris acte" et "confirmé son retrait des discussions".
À l'époque, certains analystes avaient expliqué qu'une fusion avec Johnson and Johnson n'était pas réaliste et qu'un rapprochement avec Sanofi était lui plus probable, étant donné la plus grand proximité de culture d'entreprise entre le français et le suisse.
L'an passé déjà, un rachat par le britannique Shire avait été évoqué dans la presse. En 2010, le titre avait également connu une importante poussée de fièvre sur fond de spéculations autour d'une reprise par l'américain Amgen. Actelion a jusqu'ici toujours farouchement défendu son indépendance.
"Je suis convaincu que nous serions moins innovants si nous étions intégrés dans une autre société", déclarait Jean-Paul Clozel dans une interview en septembre dernier. Agé de 61 ans, ce cardiologue marié à une pédiatre française est actuellement l'un des principaux actionnaires d'Actelion. Mais il ne détient que 5% du capital avec son épouse Martine et ne peut pas décider seul de l'avenir de la société.
Basé à Allschwil, dans la banlieue de Bâle, Actelion compte aujourd'hui 2.500 salariés - dont 800 chercheurs - et son chiffre d'affaires est attendu cette année à 2,4 milliards de francs suisses (2,25 milliards d'euros) selon le consensus d'analystes.