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Le Premier ministre japonais Shinzo Abe. |
Cette enveloppe de 97.455 milliards de yens (793 milliards d'euros) porte sur l'exercice d'avril 2017 à mars 2018 et doit encore être approuvée par les deux chambres du Parlement en début d'année prochaine. Elle succède à un budget initial légèrement inférieur pour l'année en cours, mais qui a été par la suite complété par trois rallonges pour soutenir une fragile croissance.
La protection sociale pèse lourdement dans les dépenses, à hauteur de 33%, dans un archipel vieillissant et en manque d'enfants. Le nombre de bébés nés au Japon est attendu en 2016 sous la barre symbolique d'un million pour la première fois depuis que ces statistiques existent, en 1899, pour une population de 127 millions d'habitants.
Le gouvernement de Shinzo Abe présente la lutte contre la dénatalité comme une de ses priorités. Dans le budget 2017-18 figurent ainsi plusieurs mesures destinées à améliorer la garde d'enfants : augmentation des salaires des employés du secteur, extension du nombre de places en crèches. Ces mesures, d'un montant total de 190 milliards de yens (1,5 milliard d'euros), apparaissent cependant bien maigres.
Autre domaine très regardé, la Défense (5.125 milliards de yens), dont le budget s'affiche en hausse pour la cinquième année d'affilée (+1,4%). Le Premier ministre nationaliste Abe est déterminé à renforcer les prérogatives des forces armées japonaises.
Le Japon craint les agissements de son voisin nord-coréen qui a effectué deux essais nucléaires et plus de 20 lancements de missiles cette année. Le ministère de la Défense veut notamment se doter d'un nouveau système anti-missile, développé avec les États-Unis.
Tokyo défend aussi farouchement les îlots inhabités de Senkaku, en mer de Chine orientale, considérés comme partie intégrante de son territoire mais revendiqués par Pékin sous le nom de Diaoyu. Le Japon s'offusque régulièrement des incursions répétées de bateaux chinois dans la zone.
Du côté des recettes, l'émission de nouvelles obligations sera réduite à 34.370 milliards de yens, mais elle représentera tout de même encore 35,3% du total. Pour tenter d'enrayer sa colossale dette, le Japon devait initialement augmenter la taxe sur la consommation de 8 à 10% en avril 2017, mais M. Abe a décidé de reporter cette impopulaire mesure à octobre 2019 pour ne pas compromettre la reprise.
Le gouvernement a basé son budget sur des prévisions optimistes de croissance de 1,5%, après 1,3% cette année, et d'inflation de 1,1%, alors que l'évolution des prix oscille actuellement autour de zéro.