Pas de négociations Palestine-Israël sans un arrêt de la colonisation

Le président palestinien Mahmoud Abbas a exclu le 9 décembre des négociations avec Israël sans un gel de la colonisation dans les territoires occupés, au moment où s'engagent d'intenses discussions diplomatiques pour sortir le processus de paix de la crise.

Il s'exprimait après l'annonce le 7 décembre par les États-Unis qu'ils renonçaient à exiger l'arrêt de la colonisation juive en Cisjordanie occupée comme préalable à des discussions sur un accord entre Israéliens et Palestiniens.

"Quels que soient les résultats des consultations (...) nous n'accepterons pas de négociations tant que la colonisation se poursuit", a déclaré M. Abbas après une rencontre avec le président égyptien Hosni Moubarak au Caire. "Nous en avons informé les Américains", qui viennent de faire savoir que leurs efforts pour obtenir un gel de la colonisation avaient échoué, a-t-il poursuivi.

Le président de l'Autorité palestinienne a jugé "nécessaire d'avoir de claires références à la paix", ajoutant qu'il discuterait de toutes ces questions avec "le Comité de suivi (de la Ligue arabe), puis avec la direction palestinienne, et ensuite il y aura une décision". Il n'a pas cependant dit s'il accepterait des négociations indirectes sous l'égide des États-Unis, qui ont avancé cette possibilité.

La réunion de la Ligue arabe, initialement attendue ce week-end, devrait se tenir la semaine prochaine pour tenir compte d'une rencontre lundi à Ramallah en Cisjordanie entre M. Abbas et l'émissaire américain George Mitchell, a indiqué le chef de l'organisation panarabe Amr Moussa.

Mercredi à Athènes, M. Abbas a parlé de "crise difficile" dans les négociations de paix directes, relancées le 2 septembre à Washington mais suspendues depuis la reprise fin septembre de la construction dans les colonies juives à Jérusalem-Est annexée et en Cisjordanie. Les États-Unis, après avoir annoncé leur recul sur l'exigence d'un moratoire sur la colonisation, ont assuré mercredi qu'ils visaient toujours un accord de paix à l'été 2011, bien qu'ils aient "modifié leur approche".

Entretemps, d'intenses efforts diplomatiques se mettent en place pour tenter de sauver le processus de paix. Selon des sources officielles palestiniennes, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat se rendait le 9 décembre à Washington pour rencontrer la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton.

Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad va lui aussi rencontrer aujourd'hui Mme Clinton, avant une conférence au cours de laquelle la chef de la diplomatie américaine doit, dans un discours, expliquer la nouvelle approche de Washington pour faire sortir le processus de paix de l'impasse.

Le ministre israélien de le Défense, Ehud Barak, s'est pour sa part rendu mercredi soir à Washington et l'émissaire spécial du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Yitzhak Molcho, se trouve déjà aux États-Unis. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait accepté avec réticence un plan américain sur un moratoire de trois mois sur la colonisation. Mais les deux parties ne sont pas parvenues à s'entendre sur la formulation des garanties écrites exigées par M. Netanyahu sur les compensations militaires et financières offertes en contrepartie par Washington. Après le Caire, M. Abbas est attendu à Amman, a déclaré le représentant de l'Autorité palestinienne en Égypte, Barakat al-Farra, au journal gouvernemental égyptien al-Ahram.

L'Égypte et la Jordanie, les deux seuls pays arabes à avoir signé des traités de paix et à avoir des relations diplomatiques avec Israël, sont associés aux efforts de paix américains.

AFP/VNA/CVN

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