>>Israël : Naftali Bennett devient Premier ministre
>>Israël : vote au Parlement sur le gouvernement, fin attendue de l'ère Netanyahu
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett lors d'un point presse au Parlement, à Jérusalem, le 4 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Jour de fête pour l'État d'Israël !", s'est félicité M. Bennett après l'approbation de ce budget par 61 voix contre 59.
"Après des années de chaos, nous avons formé un gouvernement, nous avons vaincu le (variant) Delta et maintenant, Dieu soit loué, nous avons un budget pour Israël", a-t-il ajouté.
Profitant d'une pause durant les débats en vue de l'adoption du budget 2022, M. Bennett a déclaré qu'il "sera voté dans peu de temps".
Entre décembre 2018 et juin dernier, Israël était plongé dans une crise politique inédite ayant conduit à la tenue de quatre élections anticipées et empêché les parlementaires de s'entendre sur un budget.
Le vote du budget 2021 était considéré comme le premier vrai test pour la coalition de Naftali Bennett, qui a succédé en juin à Benjamin Netanyahu à la tête du gouvernement.
Il s'est fait par une série de votes qui se sont étalés au cours de la soirée de mercredi et de la nuit avant son approbation à cinq heures du matin (03h00 GMT).
"Le gouvernement que je dirige va s'occuper de tous les citoyens sans distinction", a dit M.Bennett, à la tête d'une coalition regroupant des partis de droite, de gauche, du centre et une formation arabe.
Soutien arabe
L'adoption du budget 2022 pourrait intervenir vendredi 5, voire dimanche 7 novembre.
Pour Yonatan Freeman, professeur de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem, il y a désormais de "fortes chances" pour que ce deuxième volet du budget soit adopté, au grand dam de l'opposition menée par l'ex-Premier ministre Benjamin Netanyahu et de ses alliés de la droite religieuse.
Les députés qui doivent se prononcer sur plusieurs centaines de points présentés par le gouvernement ont vécu un moment amusant quand le chef de l'opposition Benjamin Netanyahu a voté par erreur en faveur de la coalition.
"Il peut arriver de se tromper en votant, vous n'avez qu'à demander aux électeurs de Bennett", a tweeté M. Netanyahu.
Le député arabe israélien Ayman Odeh lors d'un point presse au Parlement, à Jérusalem, le 4 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
La coalition menée par MM. Bennett et Lapid a succédé en juin au dernier gouvernement de Benjamin Netanyahu, Premier ministre le plus pérenne de l'histoire d'Israël, mettant un coup d'arrêt à trois ans de crise politique.
Pour la première fois de l'histoire d'Israël, un parti arabe -les islamistes modérés de la formation Raam de Mansour Abbas- soutient une coalition au pouvoir.
Cet appui a permis à la coalition de réunir 61 voix, le seuil de la majorité, lors du vote pour le budget.
Au cours des dernières semaines, le gouvernement a adopté un plan d'aide de plus de huit milliards d'euros sur cinq ans pour la minorité arabe israélienne (20% de la population du pays), ce qui, selon les analystes, a permis d'assurer le soutien au budget de la formation de Mansour Abbas.
Pression sur Netanyahu
Les médias israéliens ont rapporté des tentatives de l'opposition, menée par le parti de droite Likoud de M. Netanyahu et des partis religieux, de convaincre un député du gouvernement de voter contre le budget, ce qui aurait pour conséquence de provoquer de nouvelles élections.
Mardi soir 2 novembre, des centaines de manifestants de droite opposés au gouvernement de coalition ont protesté dans le centre de Tel-Aviv pour dénoncer un budget "corrompu".
Mais ces manifestations et les tentatives présumées de l'opposition pour rallier un député du gouvernement n'ont jusqu'à présent pas fait dérailler l'approbation du budget.
"L'adoption du budget va affaiblir encore davantage l'emprise de Netanyahu sur le Likoud", selon M. Freeman, pour qui les appels à un changement à la tête du parti de droite vont se multiplier dans les prochains jours.
"La pression sur Netanyahu va se renforcer, pour qu'il explique ce qu'il compte faire", après avoir échoué à bloquer l'adoption du budget, ajoute le professeur, interrogé par l'AFP.
Les budgets prévoient des dépenses de 609 milliards de shekels (plus de 167 milliards d'euros) en 2021 et de 573 milliards (plus de 157 milliards d'euros) en 2022.
AFP/VNA/CVN