"Minuit moins une", le monde face à l'urgence climatique à la COP26

Des attentes immenses, à la hauteur des désastres climatiques balayant la planète : après les "espoirs déçus" du sommet du G20, plus de 120 dirigeants du monde arrivent lundi 1er novembre à Glasgow, pressés de toutes part de faire plus et plus vite pour éviter le pire à l'humanité.

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Le Premier ministre britannique, Boris Johnson, arrive au centre de conférence de Glasgow, pour l'ouverture de la COP26, le 1er novembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

"L'humanité a longtemps joué la montre sur le climat. Il est minuit moins une et nous devons agir maintenant", doit leur dire le Premier ministre britannique Boris Johnson, hôte de cette cruciale COP26, selon des extraits de ses discours diffusés par ses services.

Ce dernier a accueilli, avec le chef de l'ONU, le ballet des dirigeants d'un salut du coude, dont le Français Emmanuel Macron. L'un des principaux protagonistes sera le président américain Joe Biden, qui doit prendre la parole en début d'après-midi après avoir atterri en Ecosse en provenance du G20 à Rome.

Les observateurs espéraient que la réunion des leaders du G20, qui représente près de 80% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, donnerait un fort élan à cette COP écossaise repoussée d'un an en raison du COVID-19.

Le G20 a bien réaffirmé à l'unisson l'objectif de limiter le réchauffement à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, ajoutant une ambition de neutralité carbone autour du milieu du siècle et la fin des subventions aux centrales à charbon à l'étranger. Mais cela n'a convaincu ni les ONG, ni l'ONU, ni le Premier ministre britannique.

"Je quitte Rome avec des espoirs déçus - même s'ils ne sont pas enterrés", a lancé dimanche le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.

"Nous avons fait des progrès au G20 (...), mais ce n'est pas assez", a renchéri Boris Johnson avant de mettre en garde : "Si Glasgow échoue, c'est tout qui échoue".

Et les enjeux de la COP26 qui doit durer deux semaines sont nombreux, plus difficiles et explosifs les uns que les autres dans un contexte de pandémie mondiale qui a fragilisé les pays pauvres déjà vulnérables aux impacts du dérèglement climatique.

L'Inde attendue

D'abord l'ambition. Les engagements actuels des quelque 200 signataires de l'accord de Paris, s'ils étaient respectés, mèneraient à un réchauffement "catastrophique" de 2,7°C selon l'ONU.

"J'espère qu'au sommet (de lundi 1er novembre et mardi), nous verrons de nouveaux engagements qui aideront à construire la confiance et la conviction que nous pouvons limiter le réchauffement à +1,5°C", a déclaré dimanche 31 octobre le président de la COP26, Alok Sharma.

L’Inde, émetteur majeur, est désormais au centre des attentes. Si le Premier ministre indien Narendra Modi fait des annonces lors de son discours lundi 1er novembre après-midi, cela "pourrait mettre plus de pression sur la Chine et d'autres", commente Alden Meyer, analyste au sein du centre de réflexion E3G.

Autre sujet brûlant, la promesse toujours non tenue des pays riches de porter à 100 milliards de dollars par an à partir de 2020 leur aide climat aux pays en développement.

L'objectif a de facto été repoussé de trois ans à 2023, renforçant la crise de confiance entre le Nord, responsable du réchauffement, et le Sud, victime de ses effets.

"Indifférents"

"La finance climat n'est pas de la charité. C'est une question de justice", a souligné dimanche 31 octobre Lia Nicholson, au nom de l'alliance des petits États insulaires (AOSIS), dénonçant aussi le refus de grandes économies de sortir du charbon.

Les prévisions des experts climat de l'ONU (Giec), qui estiment que le seuil de +1,5°C pourrait être atteint dix ans plus tôt que prévu, autour de 2030, sont "terrifiantes", a-t-elle ajouté. "Encore plus terrifiantes pour ceux d'entre nous qui sont en premier ligne de cette crise, en subissant déjà les conséquences terribles" dans un monde qui a gagné environ 1,1°C.

Toutes les promesses attendues à la COP26 seront scrutées de près notamment par les jeunes militants qui ont fait le déplacement à Glasgow malgré les obstacles liés à la pandémie.

"En tant que citoyens de cette planète, nous vous appelons à affronter l'urgence climatique", plaident dans une lettre ouverte plusieurs d'entre eux, dont la Suédoise Greta Thunberg arrivée samedi en train en Écosse. "Pas l'année prochaine. Pas le mois prochain. Maintenant", dit cet appel qui avait recueilli lundi 1er novembre matin près d'un million de signatures.


AFP/VNA/CVN

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