Israël face à une vague de réprobation après le bain de sang à Gaza

Israël est en butte mardi 15 mai à une vague de condamnations et d'appels à une enquête indépendante après le bain de sang lundi 14 mai dans la bande de Gaza, où près de 60 manifestants palestiniens sont morts sous les balles israéliennes.

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Un manifestant palestinien lance un projectile durant les heurts à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, le 15 mai.

Au lendemain de la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis 2014, Israël a vu le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Belgique et la Suisse soutenir l'idée d'investigations lancée par le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres dès fin mars, quand avait commencé la mobilisation gazaouie par une première journée sanglante.

Mais Israël a aussi vu le grand allié américain lui renouveler son ferme soutien au Conseil de sécurité de l'ONU. L'État hébreu, pour qui lundi 14 mai avait été une journée de célébrations avec l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem et le 70e anniversaire de sa création, faisait face mardi 15 mai aux retombées diplomatiques de la crise gazaouie.

La Ligue arabe a appelé le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête sur "les crimes de l'occupation israélienne". Dès lundi soir 14 mai, la Turquie et l'Afrique du Sud avaient décidé le rappel de leur ambassadeur. Dans leur sillage, l'Irlande et la Belgique ont convoqué l'ambassadeur israélien.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU et Amnesty International sont allés jusqu'à évoquer des "crimes de guerre". Le Conseil des droits de l'Homme va tenir une réunion extraordinaire vendredi 18 mai.

À travers toute la bande de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens ont enterré leurs morts lundi soir 14 mai et mardi 15 mai. 59 Palestiniens, dont plusieurs mineurs, ont été tués lundi 14 mai par les forces israéliennes selon les autorités gazaouies. Une fillette de huit mois a en outre succombé aux inhalations de gaz lacrymogènes.

"Riposte vigoureuse"

Funérailles d'un Palestinien tué par des tirs israéliens lors des heurts à la frontière entre Gaza et l'État hébreu, le 15 mai. 

L'armée israélienne, qui a mobilisé des milliers d'hommes autour de Gaza et en Cisjordanie occupée, s'inscrit en faux contre le caractère pacifiste et civil de la protestation. Elle accuse le Hamas de s'en servir pour mêler à la foule des hommes armés ou disposer des engins explosifs le long de la barrière.

Israël dit redouter le scénario cauchemar de Palestiniens forçant la barrière et s'infiltrant en Israël, où ils pourraient menacer les populations civiles. Il a prévenu qu'il emploierait "tous les moyens" pour protéger la frontière, ses soldats et les civils. Dans le même temps, son armée assure ne recourir aux tirs à balles réelles qu'en dernier recours. La direction palestinienne, elle, a déclaré que c'est un "massacre".

La bande de Gaza est depuis le 30 mars le théâtre d'une protestation massive appelée "Grande marche du retour". Elle vise à défendre la revendication des Palestiniens à retourner sur les terres qu'ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948. Il s'agit aussi de dénoncer le blocus israélien imposé à Gaza depuis plus de dix ans.

Le mouvement a drainé des dizaines de milliers de Palestiniens, hommes, femmes et enfants, le long de la frontière avec, pour certains, l'intention de forcer la barrière israélienne. Depuis le 30 mars, 116 Palestiniens ont été tués, la très grande majorité par les tirs israéliens. La "marche du retour" était censée culminer avec les commémorations de la "Nakba" mardi 15 mai.

AFP/VNA/CVN

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