Attaque au couteau à Paris: trois proches de l'assaillant en garde à vue

Les gardes à vue de trois proches de Khamzat Azimov ont été prolongées lundi soir 14 mai pour déterminer si le jihadiste, qui a tué un homme samedi 12 mai à Paris, a bénéficié de complicités pour cet attentat qui a relancé le débat sur le suivi des personnes fichées pour radicalisation.

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Un impact de balle dans une vitre d'un café au croisement de la rue Saint-Augustin et Monsigny à Paris, le 13 mai, au lendemain de l'attaque jihadiste.
Photo: AFP/VNA/CVN

Deux jours après cette attaque au couteau contre des passants par un Français de 20 ans originaire de Tchétchénie, sans antécédent judiciaire et fiché S (pour "sûreté de l'État") depuis l'été 2016, la présidente du Front national, Marine Le Pen a estimé que les fiches S "ne servent à rien". Face aux critiques de l'opposition et à certaines voix réclamant l'internement des individus les plus dangereux, Jacqueline Gourault, la ministre auprès du ministre de l'Intérieur, a fustigé des critiques "politiciennes ,et plutôt très à droite, voire d'extrême droite".

L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a estimé que la France devait "resserrer (son) organisation" en matière de renseignement face au terrorisme, car "il y a des trous énormes dans (son) filet", mais aussi engager "un dialogue multilatéral avec les pays sources de terrorisme". Le député LREM Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du Raid, a pour sa part proposé de trier ces fiches, en confiant à un "groupe de haut niveau" le soin de "purger le bas du spectre des fichés S".

Face à la polémique qui enfle comme après l'attaque jihadiste du 23 mars dans l'Aude (4 morts), dont l'assaillant était également fiché S, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a rappelé dans le journal gratuit CNews, que "les fiches S servent toutes les semaines à démanteler des réseaux, à empêcher des attentats". Du côté de l'enquête, un juge a ordonné lundi la prolongation exceptionnelle de la garde à vue des parents de l'assaillant, qui a débuté dimanche matin et peut s'étendre au maximum jusqu'à jeudi matin. Les chambres que la famille louait dans un hôtel meublé parisien ont été perquisitionnées, sans résultat concluant.

La police arrête un homme à Strasbourg le 13 mai suspecté d'être un ami de l'assaillant.
Photo: AFP/VNA/CVN

Dimanche après-midi 13 mai, un de ses amis, Abdoul Hakim A., âgé de 20 ans aussi, a été interpellé à Strasbourg, ville où la famille Azimov a vécu plusieurs années. Lundi 14 mai, il a été transféré au siège de la DGSI à Levallois-Perret près de Paris et le parquet a prolongé une première fois sa garde à vue pour vingt-quatre heures supplémentaires.

Abdoul Hakim A. est suivi par les services de renseignement depuis son mariage religieux avec Inès Hamza, une Francilienne radicalisée de 19 ans qui avait tenté de partir en Syrie. En janvier 2017, elle avait été mise en examen pour association de malfaiteurs à visée terroriste et placée sous contrôle judiciaire dans une instruction à Paris où trois autres femmes sont impliquées, selon des sources proche de l'enquête.

C'est en raison de ses liens avec son ami que Khamzat Azimov avait été entendu il y a un an par la section antiterroriste de la brigade criminelle. À Strasbourg, ils étaient "tout le temps ensemble au lycée et en dehors", ont raconté d'anciens camarades de classe. Lors d'une perquisition au domicile familial d'Abdoul Hakim A. Dimanche après-midi 13 mai, sept téléphones ont été saisis, mais le portable qu'il utilisait le plus souvent, demeurait introuvable.

Allégeance à l'EI

Azimov était également inscrit au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation islamiste (FSPRT), mais "plutôt" en raison de "ses relations" que de "son propre comportement, ses agissements et prises de position", selon une source proche du dossier.

Capture d'écran de la vidéo de Khamzat Azimov diffusée par Amaq, l'agence de propagande de l'EI, le 13 mai.

Samedi soir 12 mai, peu avant 21h00 près du quartier touristique de l'Opéra, il a tué un passant français âgé de 29 ans et blessé quatre autres personnes, armé d'un couteau. Dans l'immeuble du XIIIe arrondissement où vivait Ronan, le jeune homme décédé, les voisins "saisis d'une grande tristesse" ont affiché un mot dans le hall pour annoncer sa mort. Pierre, voisin de l'étage inférieur, loue sa "grande générosité" tandis qu'Erik Gouenard, le patron du restaurant au coin de la rue, qualifie Ronan de "toujours souriant, comme si le sourire faisait partie de son ADN".

Selon un correspondant de l'AFP, Ronan avait grandi avec ses parents et sa sœur dans la Sarthe, à Connerré, dans la périphérie du Mans, et était au collège dans cette même commune il a laissé le souvenir d'un garçon "très discret et très gentil". Les blessés, âgés de 26 à 54 ans, sont hors de danger.

Le groupe État islamique (EI) a revendiqué l'attaque et diffusé une vidéo dans laquelle un jeune homme présenté comme l'auteur de l'attentat lui prête allégeance. Cette attaque porte à 246 le nombre de victimes tuées dans des attentats sur le sol français depuis 2015.

AFP/VNA/CVN

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