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Le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Zarif et la chef de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, le 15 mai à Bruxelles. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Nous voulons voir si la volonte politique exprimée par les parties restantes à l'accord peut déboucher sur des actions concrètes", a lancé M. Zarif à son arrivée pour s'entretenir avec ses homologues français, allemand et britannique, représentants des trois pays européens impliqués dans cet accord. "Le peuple iranien attend des retombées économiques. Nous voulons voir si nos partenaires sont en mesure de les délivrer", a plaidé M. Zarif. "Mais le temps presse", a-t-il averti, "nous attendons certaines garanties" au cours de cette réunion.
Les Européens veulent éviter à tout prix que l'Iran abandonne l'accord et relance son programme pour se doter de l'arme nucléaire. "Nous disons aux Iraniens: +Vous restez, nous restons (dans l'accord)+, a expliqué la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini.
"Nous allons vérifier ensemble comment on peut faire vivre cet accord après le retrait américain, sous réserve évidemment que la partie iranienne décide de le respecter intégralement", a confirmé à son arrivée à Bruxelles le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian. "Nous allons voir comment faire en sorte que des garanties soient apportées à l'Iran pour qu'il bénéficie des dividendes économiques de cet accord qui font partie intégralement des engagement pris en juillet 2015", a ajouté le ministre français.
"Nous allons examiner les possibilités et instruments que nous avons pour défendre nos intérêts. Mais cela ne sera pas facile, c'est très clair pour nous", a renchéri son homologue allemand Heiko Maas.
Donnant donnant
Mme Mogherini "fera rapport" de ces entretiens mercredi soir 16 mai aux dirigeants de l'UE réunis en sommet à Sofia. "Si l'Iran respecte ses engagements, l'UE respectera les siens. Ce sera le message" délivré par les 28 à Sofia, a promis mardi 15 mai le président du Conseil européen Donald Tusk dans sa présentation du sommet. "Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker présentera pour sa part différentes options pour protéger les intérêts économiques européens dans le commerce avec l'Iran", a précisé M. Tusk.
Le chef de l'État français Emmanuel Macron et le président russe Vladimir Poutine se sont entretenus mardi 15 mai par téléphone et ont confirmé l'engagement de leurs deux pays à mettre en oeuvre cet accord. M. Zarif était à Moscou lundi 14 mai.
L'accord conclu en juillet 2015 après des années d'âpres négociations entre l'Iran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni et Russie) a permis de geler le programme nucléaire iranien jusqu'en 2025. C'était son seul propos, insistent les Européens. En échange de leur soutien, les Européens attendent des concessions de l'Iran pour dissiper les inquiétudes suscitées par son programme de missiles balistiques.
"On va tester les intentions iraniennes, leur dire qu'il est indispensable de faire des gestes dans les autres domaines", a expliqué une source européenne. "L'Iran n'a pas l'intention d'abandonner son programme balistique. Les Iraniens le considèrent comme un pilier de la sécurité nationale et un puissant instrument de dissuasion", assure Nathalie Tocci, directrice de l'Istituto Affari Internazionali (IAI) et conseillère de Federica Mogherini dans un entretien à la revue italienne Formiche.
Les dirigeants européens misent sur la disposition montrée par le président iranien Hassan Rohani a discuter de ces problèmes. "On va tout faire pour le conforter", a assuré un diplomate européen. Le président iranien est fragilisé par le mécontentement provoqué par les difficultés économiques, s'inquiète un responsable européen impliqué dans les négociations avec Téhéran.