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Inondations à Maiduguri, au Nigeria, le 10 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Des milliers de maisons ont été submergées mardi 10 septembre par la rapide montée des eaux provoquée par la rupture du barrage d'Alau, sur la rivière Ngadda, à 20 km au sud de Maiduguri.
Au lendemain des pluies diluviennes qui ont entraîné la rupture du barrage, la pluie s'est arrêtée mais "plus de 400.000 personnes ont été déplacées" et au moins "30 morts" ont été retrouvés, a déclaré Ezekiel Manzo, un porte-parole de l'Agence nationale de gestion des urgences (NEMA).
La capitale régionale, dans l'Etat de Borno, épicentre d'une insurrection jihadiste qui dure depuis plus de quatorze ans, est touchée par l’une des pires inondations de ces trente dernières années, a indiqué l’agence des Nations unies pour les réfugiés au Nigeria.
"C'est vraiment terrible, je ne souhaiterais même pas à mon pire ennemi de vivre cela, de quitter sa propre maison sans rien d'autre que les habits qu'on porte", a raconté Aisha Aliyu, réfugiée dans l'un des huit camps ouverts par la NEMA pour accueillir les déplacés.
"Je n'ai nulle part où aller, je n'arrive pas à joindre ma famille, je n'ai vu aucun de mes frères et sœurs, personne ne répond au téléphone", a confié les larmes aux yeux Maryam Musa, qui a dû elle aussi fuir son domicile.
Bilan provisoire
Selon Zubaida Umar, directrice générale de la NEMA, "environ 40% de la ville" sont dévastés.
Des personnes font la queue pour donner leurs informations aux responsables de l'Agence nationale de gestion des urgences (NEMA), à Maiduguri, au Nigeria, le 10 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le bilan pourrait s'alourdir, a-t-elle indiqué, alors que les secours sont toujours à pied d'œuvre. "Nous secourons encore des gens et au final il pourrait y avoir un million de déplacés", a-t-elle dit sur la chaîne de télévision BBC en hausa.
Selon Mme Umar, la NEMA a déployé des équipes munies de canoés pour aller secourir les habitants pris au piège par les eaux, des camions-citernes pour répondre aux besoins en eau potable ainsi que des cliniques mobiles et des médecins pour prendre en charge les déplacés.
"Nous avons décidé de donner 10.000 nairas (environ 5,5 euros) à chacun des chefs de famille, hommes et femmes. Ensuite, nous distribuerons de la nourriture et des produits non alimentaires à tout le monde", a indiqué de son côté le gouverneur de l'État de Borno, Babagana Umara Zulum, en visite mercredi 11 septembre dans l'un des camps de déplacés mis en place par la NEMA.
"Maintenant nous devons reconstruire et renforcer le barrage, et augmenter sa capacité", a assuré le gouverneur. Mardi 10 septembre, le vice-président Kashim Shettima, originaire de Maiduguri, s'était rendu sur place. Le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, a présenté ses "condoléances" aux "familles qui ont perdu leurs moyens de subsistance à cause du désastre".
Depuis le début de la saison des pluies dans le pays, le plus peuplé d'Afrique, les inondations ont fait 229 morts et forcé plus de 380.000 personnes à fuir, d’après la NEMA.
Au moins 107.600 hectares de terres agricoles ont également été endommagés par les pluies diluviennes, ce qui laisse craindre une aggravation de l'insécurité alimentaire.
En 2022, plus de 500 personnes sont mortes et 1,4 million ont été déplacées lors des pires inondations que le pays avait enregistrées au cours des dix années précédentes.
AFP/VNA/CVN