Quelque 814 millions d'électeurs indiens, préoccupés par le ralentissement de l'économie et la hausse des prix, pourraient mettre fin à dix ans de pouvoir du Congrès, usé par de nombreuses affaires de corruption, selon les sondeurs.
Les électeurs de six circonscriptions de l'Assam et du Tripura, deux petits États enclavés du Nord-Est souvent négligés par le pouvoir, étaient les premiers à voter lundi 7 avril à ces élections législatives. Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (01h30 GMT).
Une femme montre son doigt marqué d'encre après avoir voté le 7 avril à Dibrugarh |
Défi logistique, le marathon électoral se déroule en neuf étapes jusqu'au 12 mai pour permettre aux électeurs de déposer leur bulletin dans l'un des près d'un million de bureaux de vote du pays, des contreforts himalayens au sud tropical. Les résultats seront proclamés le 16 mai.
Santoshi Bhumej a été la première à déposer son bulletin dans un bureau de vote installé dans une école de Dibrugarh, dans l'État de l'Assam.
"Je veux que le gouvernement réduise la pauvreté et fasse quelque chose pour l'avenir de mes enfants", a déclaré cette employée de 30 ans d'une plantation de thé qui attend son quatrième enfant.
"Je ne vous dirai pas pour qui j'ai voté mais il est de ma responsabilité de citoyen d'aller voter", ajoute-t-elle.
Le chef du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), Narendra Modi, a été omniprésent depuis six mois sur la scène nationale, menant campagne sur la relance de l'emploi et investissements.
Il doit cependant affronter les doutes d'une partie de la population sur sa personnalité abrupte et son attitude pendant les émeutes qui ont ensanglanté en 2002 l'État du Gujarat. Le leader nationaliste dirige l'exécutif de cet État du Nord-Ouest de l'Inde depuis 2001.
Le sujet des tensions communautaires, sous-jacent pendant la campagne, s'est imposé au cours des derniers jours.
Les promesses de Modi
Dans un éditorial, le quotidien Hindustan Times estime que les grands enjeux ont été escamotés pendant la campagne au profit des querelles entre dirigeants des deux principaux partis.
"En de nombreuses occasions, la fièvre électorale et le désir de l'emporter ont pris le dessus chez les principaux leader qui s'en sont pris les uns aux autres de la manière la plus indigne", écrit le journal.
Modi a exhorté dimanche 6 avril les électeurs à lui donner une majorité au parlement alors que les sondages prédisent qu'il devra négocier pour trouver cette majorité parmi les 543 sièges de la chambre basse du parlement. "J'ai besoin de votre appui pour un gouvernement fort, cela veut dire pas moins de 300 sièges à la Lok Sabha", a-t-il dit.
Habitué à une hausse de son PIB comprise entre 8% et près de 10% pendant une décennie, le pays a vu sa croissance tomber à 6,2% en 2011-2012 et 5% en 2012-2013.
AFP/VNA/CVN