>>Feux dans l'Est de l'Australie, au moins deux morts
>>Des dizaines de feux dans l'Est de l'Australie, les pompiers à la peine
Des feux de brousse vus d'un avion, dans l'État de Nouvelles-Galles du Sud en Australie, le 9 novembre. |
Plus de 100 incendies étaient toujours actifs dimanche 10 novembre dans les États de Nouvelles-Galles du Sud et du Queensland (Nord-Est) et certains n'étaient toujours pas maîtrisés.
Une baisse des températures dans la nuit a cependant offert une journée de répit aux pompiers et à la population.
Dans les prochains jours, en raison de mauvaises conditions météorologiques, ces incendies devraient s'étendre au sein de ces deux États, y compris aux alentours de Sydney, et affecter l'État d'Australie-Occidentale (Ouest).
Depuis vendredi 8 novembre, trois personnes sont décédées et 150 habitations ont été détruites alors que cinq personnes portées disparues ont été retrouvées.
Cependant, en raison de la nature imprévisible de ces incendies, les autorités n'excluent pas la possibilité que de nouvelles personnes soient portées disparues, a déclaré Greg Allan, porte-parole des pompiers en charge des incendies dans les zones rurales de Nouvelles-Galles du Sud.
Des températures élevés, un faible taux d'humidité et de forts vents sont attendus en milieu de semaine ce qui devrait contribuer à attiser les feux qui ne pourront pas être maîtrisés d'ici là, ont indiqué les autorités.
"Dans ces conditions, ces incendies vont se propager rapidement et menacer des vies et des habitations", ont prévenu dans un communiqué les pompiers de Nouvelles-Galles du Sud.
"Les conditions météorologiques seront mauvaises, si ce n'est pires que celles que nous avons connues vendredi 8 novembre et cela pourrait affecter une région beaucoup plus vaste, notamment des zones très peuplées comme Sydney", ont-ils souligné.
Shane Fitzsimmons, responsable des pompiers de la Nouvelle-Galles du Sud, a indiqué que des dizaines d'équipes de pompiers supplémentaires seront déployés lundi 11 novembre afin de prévenir une aggravation de la situation.
Dimanche 10 novembre, dans le Queensland, plus de 1.200 soldats du feu ont lutté contre une cinquantaine d'incendies avec le soutien aérien de 39 appareils.
Situation "sans précédent"
"Le Queensland ne connait généralement pas de saison des incendies comme celle que nous connaissons cette année ou que nous avons connu l'an dernier", a déclaré à la presse la Première ministre de cet État, Annastacia Palaszczuk.
Le gouvernement australien a accordé une aide de 685 dollars australiens (622 euros) au millier de personnes qui ont été obligées de quitter leur domicile.
L'émotion était vive dimanche dans un centre d'évacuation de la ville de Taree, située dans une des zones les plus affectées de Nouvelle-Galles du Sud. Un homme s'est effondré en larmes en embrassant le Premier ministre Scott Morrison.
Un feu de brousse à Bobin en Australie, le 9 novembre. |
"Les gens subissent une énorme pression", a déclaré à la presse M. Morrison, dont le gouvernement a minimisé la menace du changement climatique.
Il a été interpellé à ce sujet dans un centre de commandement des pompiers à Wauchope, en Nouvelle-Galles du Sud.
Selon un journal australien, un homme lui a lancé : "Le changement climatique est réel, vous ne voyez pas ?".
De tels incendies se produisent chaque année sur l'immense île-continent pendant le printemps et l'été en Australie.
Mais cette année, ils ont été extrêmement nombreux, violents et précoces. Les premiers se sont déclarés en septembre, du Nord de la Nouvelle-Galles du Sud jusqu'aux zones tropicales du Queensland.
Si ce début de saison est dramatique, les scientifiques s'inquiètent pour les prochains mois. Selon eux, le changement climatique et les cycles météorologiques génèrent des températures élevées, des vents forts et la sécheresse.
Les incendies les plus meurtriers en Australie remontent à 2009. Cette année-là, 173 personnes avaient péri dans des feux de brousse dans l'État de Victoria.
Ross Bradstock, du centre en charge de la gestion environnementale des feux de brousse au sein de l'Université de Wollongong, a décrit la situation comme "sans précédent" car les régions actuellement touchées n'ont que rarement, sinon jamais, connu de tels incendies.
"Malheureusement, étant donné les prévisions météorologiques pour la semaine à venir, la crise pourrait s'aggraver et s'étendre vers le Sud dans des zones prêtes à brûler en raison d'une intense sécheresse ", a-t-il déclaré.