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Un hélicoptère largue sa cargaison d'eau sur le feu qui ravage Los Angeles, le 10 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous allons continuer à utiliser tous les moyens dont nous disposons pour contribuer à combattre les incendies", s'est engagé le président américain Joe Biden dans un communiqué.
Assiégée par les flammes depuis mardi dernier, la deuxième ville la plus peuplée des États-Unis continue de compter ses morts: le bilan s'est alourdi dimanche soir 12 janvier à 24 personnes décédées, selon les autorités.
Dans les quartiers ravagés, des secouristes assistés de chiens continuent d'inspecter les décombres à la recherche de corps.
"C'est une tâche très éprouvante, et malheureusement, nous tombons tous les jours sur des corps", déplore le shérif du comté de Los Angeles Robert Luna.
Les efforts déployés par des milliers de pompiers, y compris venus du Mexique voisin, ont permis de maîtriser en partie les deux principaux incendies. Mais après une courte accalmie, les vents chauds et secs doivent se renforcer dès mardi.
Les services météo américains "prévoient des vents proches de la force d'un ouragan", a averti la maire de Los Angeles Karen Bass en conférence de presse.
Les prévisions font état d'un "risque extrême d'incendies" et d'une "situation particulièrement dangereuse", avec des vents qui culmineront à 110 km/h à partir de mardi matin, a précisé la météorologue Rose Schoenfeld.
Renforts
Des vidéos montrent des "tornades de feu", qui ne surviennent que dans les incendies les plus intenses.
Des flammes et de la fumée rougeoient près des lignes électriques alors que l'incendie s'étend près du quartier de Mandeville Canyon et d'Encino, en Californie, le 11 janvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les pompiers à pied d'oeuvre ont reçu des renforts humains et matériels, dont des dizaines de camions citernes, et sont prêts à faire face à la situation, a affirmé leur chef dans le comté de Los Angeles.
Tout retour des évacués a été stoppé jusqu'à jeudi 9 janvier à cause du renforcement attendu du vent, ont averti les pompiers, appelant à la patience les dizaines de milliers d'habitants faisant la queue, parfois pendant des heures, dans l'espoir de récupérer des médicaments ou des vêtements chez eux, ou tout simplement de voir si leur maison a été détruite ou non.
"Ma maison a brûlé, je le sais. J'ai vu des photos : il ne reste que la cheminée. Mais j'ai besoin de le voir de mes propres yeux pour y croire", lâche Fred Busche.
Dans les zones sinistrées où les flammes ont été éteintes, les lotissements ne sont plus que des tas de cendres et de décombres.
À Altadena, au nord de Los Angeles, Jannell Gruss confie avoir eu peur de mourir quand elle a évacué ses chevaux à la nuit tombée.
"Il y avait beaucoup de fumée, il faisait sombre, je ne voyais rien. J'ai pensé que j'allais peut-être être l'une de ces victimes dont on entend parler", raconte-t-elle à l'AFP en faisant un signe de croix.
Si les écoles ont rouvert, pas loin de 100.000 personnes restent concernées par un ordre d'évacuation.
Critiques et enquêtes
L'affluence de personnes évacuées et à héberger est un autre défi pour la ville, et des informations font état de cas de propriétaires opportunistes ayant augmenté leur loyer.
Plus de 12.000 habitations, bâtiments et véhicules ont été détruits ou endommagés par les feux, qui pourraient être les plus coûteux jamais connus, selon des estimations provisoires.
Des maisons détruites à Malibu, en Californie, le 9 jenvier. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Nombre d'habitants commencent à critiquer la gestion des autorités locales, les pompiers ayant parfois dû composer avec des bouches d'incendie à sec ou avec une faible pression.
Le gouverneur démocrate de l'État, Gavin Newsom, a demandé "un examen indépendant complet" des services de distribution d'eau de la ville.
Donald Trump a une nouvelle fois attaqué dimanche 12 janvier les dirigeants locaux, qualifiés de "politiciens incompétents".
Face aux pillages, un couvre-feu entre 18h00 et 06h00 du matin est en vigueur dans les secteurs les plus ravagés.
Les autorités locales ont annoncé dimanche 12 janvier l'arrestation de dizaines de personnes.
Le gouverneur de l'État a déclaré dimanche 12 janvier vouloir lancer un "Plan Marshall" pour reconstruire la Californie.
Une enquête impliquant le FBI pour déterminer les causes des incendies est en cours.
Les vents de Santa Ana qui ont attisé le feu sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensité inédite depuis 2011, selon les météorologues, avec des rafales allant jusqu'à 160 km/h la semaine passée.
De quoi propager le feu à la vitesse de l'éclair, d'autant que deux années très pluvieuses avaient fait naître une végétation luxuriante, qui s'est ensuite desséchée au cours de huit mois sans précipitation.
AFP/VNA/CVN