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Vue aérienne de l'Académie Hillside Endarasha du comté de Nyeri, dans le Centre du Kenya, où un incendie a tué au moins 17 enfants, qui se trouvaient dans leur dortoir le 6 septembre 2024. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
L'incendie à l'Académie Hillside Endarasha du comté de Nyeri s'est déclaré jeudi 5 septembre vers minuit dans ce dortoir où plus de 150 garçons dormaient.
L'école, qui accueille quelque 800 élèves âgés de 9 à 12 ou 13 ans, se trouve dans une zone semi-rurale à environ 170 km au nord de la capitale Nairobi.
Le président William Ruto a déclaré trois jours de deuil national à compter de lundi 9 septembre dans ce qu'il a qualifié de "tragédie inimaginable".
Il a précisé que 17 enfants âgés entre 9 et 13 ans étaient morts dans l'incendie. M. Ruto a également assuré que le Kenya devra mettre au clair les causes de la tragédie et traduire les responsables en justice.
Une femme exprime sa douleur après avoir visité le dortoir brûlé de l'Académie Hillside Endarasha du comté de Nyeri au Kenya, où au moins 17 garçons sont morts dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 septembre 2024. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Plusieurs autres personnes ont été blessées, dont 16 grièvement, et hospitalisées d'urgence, a déclaré la porte-parole de la police, Resila Onyango, ajoutant qu'une enquête était en cours pour déterminer les causes de l'incendie.
"Les corps retrouvés sur les lieux ont été brûlés au point de devenir méconnaissables", a-t-elle ajouté. "D'autres corps seront probablement retrouvés" au cours de l'inspection des lieux, selon elle.
Dans l'après-midi, le vice-président kényan Rigathi Gachagua a annoncé que 70 enfants étaient toujours portés disparus.
"Nous avons toujours 70 enfants qui n'ont pas été retrouvés, ce qui ne veut pas dire qu'ils sont morts ou qu'ils sont blessés. Le fait est que nous ne les avons pas retrouvés", a déclaré M. Gachagua à la presse devant l'établissement où l'incendie s'est déclaré.
Des proches ont été amenés voir les corps d'écoliers dans le dortoir incendié. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le vice-président a décrit une scène "horrible", précisant qu'un laborieux travail de recherches d'ADN serait nécessaire pour aider à identifier les victimes.
La charpente du dortoir a été ravagée par les flammes, et son toit de tôle ondulée s'est complètement effondré, a constaté l'AFP.
Le bâtiment a été scellé avec du ruban jaune par la police, qui a bouclé tous ses accès.
Devant l'école, une centaine de parents étaient massés vendredi 6 septembre, attendant avec angoisse des nouvelles de leurs enfants, la tension étant palpable et s'exacerbant.
Plusieurs proches s'effondraient en pleurs et en hurlant après avoir été amenés par la police voir les corps d'écoliers dans le dortoir incendié.
"S'il vous plaît, trouvez mon enfant. Ce n'est pas possible qu'il soit mort... Je veux mon enfant !", a ainsi crié une femme alors qu'elle quittait les lieux.
"En mode panique"
"Nous sommes en mode panique", a lancé de son côté Timothy Kinuthia, désespérément à la recherche de son fils de 13 ans. "Nous sommes ici depuis 05h00 du matin et on ne nous a informé de rien...", a-t-il déploré.
Des enquêteurs devant l'Académie Hillside Endarasha du comté de Nyeri après un incendie qui a tué 17 enfants, le 6 septembre au Kenya. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Certains enfants ont trouvé refuge dans des maisons alentours, a indiqué le ministre kényan de l'Intérieur, Kithure Kindiki, venu vendredi 6 septembre sur place. Ceux-là "sont vivants et en bonne santé, mais bien sûr traumatisés, et toujours auprès de ceux qui les ont accueillis chez eux la nuit dernière", a-t-il ajouté.
Des survivants, drapés dans des couvertures bleues pour se protéger du froid, ont été emmenés dans des bus, a constaté un journaliste de l'AFP.
Alice Wanjiku a expliqué qu'elle était venue depuis la capitale Nairobi pour tenter de retrouver son neveu, qui est orphelin. "Nous n'avons eu aucune nouvelle depuis ce matin. Je resterai ici jusqu'à ce que je retrouve notre bébé. Il est le trésor de notre famille", a-t-elle confié avec émotion.
Dortoir "surpeuplé"
Selon la Commission kényane sur le genre et l'égalité, qui réclame une enquête approfondie sur le sinistre, de premières informations indiquent que le dortoir était "surpeuplé, en violation des règles de sécurité".
La Croix-Rouge kényane a indiqué avoir déployé des équipes sur le terrain pour fournir "des services de soutien psychosocial aux élèves, aux enseignants et aux familles touchées".
"Des nouvelles déchirantes nous parviennent du Kenya, où l'incendie d'une école a causé des ravages", a réagi sur X Jagan Chapagain, secrétaire général de la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (IFRC). "Nos pensées vont à toutes les personnes touchées".
De nombreux incendies d'écoles ont eu lieu par le passé au Kenya et dans toute l'Afrique de l'Est.
En 2016, neuf élèves ont été tués dans l'incendie d'un lycée pour filles à Kibera, le plus grand bidonville de Nairobi.
En 2001, 67 élèves avaient été tués dans l'incendie criminel de leur dortoir dans une école secondaire du district de Machakos, au Sud du Kenya. Deux élèves ont été accusés du meurtre, et le directeur et l'adjoint de l'école ont été reconnus coupables de négligence.
AFP/VNA/CVN