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Grâce au transfert de technologies avancées, les médecins de la Polyclinique du district de Môc Châu, province de Son La (Nord), ont pu réaliser des opérations endoscopiques. |
Lo Thi Tinh, originaire de la province de Lai Châu (Nord), est hospitalisée à la Polyclinique du district de Tam Duong suite à une douleur intense au ventre. Après un examen clinique et une série de tests, elle a été diagnostiquée avec une cholécystite, accompagnée de calculs biliaires, qui requiert une intervention chirurgicale de toute urgence.
Les patients, grands gagnants
"Il s’agit d’un cas compliqué et extrêmement difficile à traiter car la patiente a récemment subi une opération en raison d’une grossesse extra-utérine et d’une rupture cataclysmique", raconte le médecin Tao Van Ngân.
"Heureusement, grâce aux connaissances et au transfert de la technique du Pr.- Dr. Dô Truong Son de l’hôpital E de Hanoï, les médecins de la Polyclinique de Tam Duong sont parvenus à opérer la patiente avec la méthode endoscopique. Un aboutissement possible grâce au projet de développement des hôpitaux satellites", ajoute-t-il.
Les statistiques du Département de gestion des consultations et des traitements médicaux (ministère de la Santé) montrent que depuis 2013, le secteur médical a ouvert 138 hôpitaux satellites qui ont reçu 2.000 techniques avancées transférées par 23 hôpitaux de ressort central. Parmi ceux-ci, 85% ont connu une baisse du taux de patients souhaitant être réorientés vers des établissements supérieurs. Cela témoigne du fait qu’une fois bien formés, les médecins des hôpitaux inférieurs sont plus que qualifiés à appliquer des technologies de pointe.
Luong Ngoc Khuê, chef du Département de gestion des consultations et des traitements médicaux, fait savoir que les résultats du projet de développement des hôpitaux satellites contribuent pas à pas à décharger les hôpitaux de ressort central, notamment ceux de à Hanoï et Hô Chi Minh-Ville. Concrètement, il s’agit également d’élever leurs capacités en termes de consultation et de traitement, d’améliorer leurs infrastructures et de moderniser leur équipement tout en transférant autant que possible leurs dernières technologies et techniques, en vue d’offrir à la population locale des services de haute qualité.
L’hôpital E de Hanoï dispose à lui seul de 14 hôpitaux satellites comprenant trois spécialités que sont la cardiologie, la traumatologie et l’animation-désintoxication. Il a ainsi récem-ment formé et transféré de nombreuses technologies de pointe à plusieurs centaines de médecins, aides-soignants et techniciens de ces hôpitaux excentrés.
Son directeur Lê Ngoc Thành informe que dans les temps qui viennent, son hôpital envisage de mettre en œuvre un réseau d’information selon lequel le transfert des techniques, la formation et l’organisation des réunions notamment, seront réalisés en ligne. Particulièrement, il compte mettre l’accent sur les activités de sensibilisation afin d’informer pleinement les populations locales de ce projet ainsi que des compétences et capacités de ces hôpitaux satellites, afin que les malades ne se dirigent plus systématiquement vers les établissements de ressort central.
Auparavant, l’Hôpital national de cancérologie à Hanoï (hôpital K) était gravement surchargé (300% de sa capacité). Cette situation s’est considérablement atténuée (106%). Il s’agit, encore une fois, du fruit de ce projet d’hôpitaux périphériques qui permet aux habitants d’avoir accès à des services médicaux de pointe à proximité de chez eux.
L’hôpital K a transféré ses techniques à 42 établissements de cancérologie dans l’ensemble du pays. Il a également envoyé ses médecins et infirmiers dans des hôpitaux de ressort local dans le cadre du projet 1816. Cela a considérablement contribué à diminuer le taux de patients atteints de cancer souhaitant être admis dans des établissements de ressort central. En effet, dans la Polyclinique de la province de Bac Ninh (Nord), ce taux est actuellement de 10% contre 90% auparavant. Dans la province de Phu Tho (Nord), ce chiffre ne représente que 5% contre 95% dans le passé.
Nécessité de nombreux satellites de qualité
Consultations médicales données à une patiente à Hùng Vuong, province de Phu Tho (Nord), hôpital satellite de l'hôpital K. |
Malgré des résultats encourageants, le Projet des hôpitaux satellites rencontre encore certaines difficultés concernant notamment le manque de main-d’œuvre, un accès difficile à l’assurance santé pour les patients bénéficiant de services nécessitant des technologies avancées ainsi qu’une "fuite des cerveaux" des médecins qui, une fois formés, vont chercher du travail ailleurs. Le directeur de l’hôpital K, Trân Van Thuân, reconnaît que les investissements prévus pour les infrastructures ne suivent pas les besoins de développement des hôpitaux. En effet, l’application des techniques avancées trans-férées dans les hôpitaux satel-lites reste encore lente.
"La plupart de ces établissements médicaux n’ont pas de machines pour la radiothérapie ce qui complique la formation en la matière. Quand bien même, une fois formés les agents médicaux ne peuvent pas pratiquer sans les appareils adéquats et doivent donc changer de poste. De plus, les équipements et dispositifs de prise en charge en cancérologie sont insuffisants", fait savoir M. Thuân.
D’après des responsables du Service de la santé de la ville de Hai Phong (Nord), nombreux sont encore les hôpitaux des arrondissements et districts qui ne s’intéressent pas ou peu à la question de formation ou de mise à jour de nouvelles technologies avancées. Cela affecte ainsi l’objectif final du projet ainsi que l’amélioration de la qualité des consultations et de traitements médicaux des hôpitaux inférieurs.
Face à cette situation, le ministère de la Santé a demandé aux hôpitaux de ressort central de renforcer le transfert des technologies avancées vers ces hôpitaux satellites, considérant cette question comme une tâche importante, ainsi qu’à publier la liste des établissements potentiels pouvant répondre aux critères d’un hôpital satellite… Pendant cinq ans, le Projet de développement des hôpitaux satellites a permis d’organiser 950 cours de formation et de transférer 2.000 techniques. Actuellement, dix spécialités médicales bénéficient d’investis-sements dont notamment la cancérologie, la pédiatrie, l’obstétrique et l’endocrinologie.