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La Française Orlane Kanor lors d'une rencontre contre l'Angola disputée pendant le Mondial féminin de hand, le 30 novembre à Stavanger, en Norvège. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ses quatre buts contre la Norvège (24-23) ont été essentiels dans le petit exploit réalisé par l'équipe de France, qui restait sur trois défaites en compétition face aux Scandinaves et qui sera opposée mardi 12 décembre à Trondheim (Norvège) en quarts de finale à la République tchèque.
"C'était génial, j'ai pris beaucoup de plaisir, eu des situations de shoots assez ouverts. J'ai vraiment pris mes responsabilités et ça m'a fait du bien. Les filles ont fait aussi en sorte que je puisse avoir ces solutions. Je vais bien et ça se passe bien", se réjouissait-elle devant la presse dans les couloir du Spektrum.
Le sélectionneur Olivier Krumbholz a également salué la performance de sa joueuse, de plus en plus importante dans son dispositif offensif après un Euro-2022 déjà en pente ascendante: la Guadeloupéenne de 26 ans est "le bras de l'équipe de France", le seul capable de décocher des flèches à neuf mètres ou plus.
Elle figure d'ailleurs parmi les meilleures joueuses de la compétition à longue distance (16 buts sur 25 tentatives), faisant planer une menace constante sur les défenses adverses : quand elle ne prend pas sa chance, elle oblige ces dernières à monter, ce qui peut libérer des espaces dans leur dos.
"Je pense que j'arrive peut-être à maturité. Je suis plus calme, moins +fofolle+ surtout, plus juste dans mes choix", commente-t-elle.
"Joueuse à maturation un peu tardive", Kanor (1,78 m), appelée jeune en sélection dès 2017, a "encore une très belle marge de progression", selon Krumbholz, qui l'utilise également de plus en plus en défense.
Capitaine du Rapid Bucarest
Cette progression avait été brutalement stoppée par une rupture du tendon d'Achille gauche en avril 2021, à quelques mois des Jeux olympiques de Tokyo.
Une saison quasiment blanche plus tard, elle quitte à l'été 2022 son cocon de Metz, où elle est arrivée à l'âge de 18 ans en provenance de Guadeloupe, pour le Rapid Bucarest.
Un départ forcé - "j'aurais aimé rester à Metz" - dont elle a profité pour "se mettre en danger, grandir, voir un autre style de jeu".
Les Françaises Orlane Kanor (gauche) et Sarah Bouktit lors de la rencontre contre l'Autriche disputée pendant le Mondial de hand féminin, le 6 décembre à Trondheim, en Norvège. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Elle a cependant mis un peu de temps à faire "le deuil de (ses) entraînements" à Metz sous la houlette d'Emmanuel Mayonnade : le club roumain est moins structuré, les entraînements moins poussés.
"Je ne courais pas assez, il n'y avait pas assez de mouvement, les tactiques n'était pas assez précises", raconte-t-elle à l'AFP.
Mais quand elle a "accepté" de vivre une expérience différente à Bucarest, "un poids est parti, il y a eu un déclic", se souvient-elle : "Je me suis sentie plus libre". Plus importante dans l'équipe aussi, rouage essentiel du Rapid Bucarest, engagé en Ligue des champions, au point d'en être nommée capitaine cette saison.
"Cela m'a fait prendre confiance en moi", estime Kanor, rejointe cet été dans le club roumain par sa jumelle, l'ailière gauche Laura, pas encore internationale.
Orlane, elle, ne "pense pas trop" aux JO de Paris après le coup du sort de sa blessure en 2021: "J'espère simplement pouvoir prétendre être dans le groupe, défendre ma place, avancer tranquillement sans blessure." C'est pour l'instant le cas.
AFP/VNA/CVN