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Une affiche à la mémoire du président assassiné Jovenel Moïse, le 15 juillet 2021 à Port-au-Prince, à Haïti. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les obsèques de Jovenel Moïse auront lieu le 23 juillet dans la ville de Cap-Haïtien, a annoncé le gouvernement neuf jours après l'assassinat du dirigeant à son domicile par un commando armé. Son épouse Martine Moïse, blessée pendant l'attaque et hospitalisée à Miami, devrait rentrer en Haïti pour assister aux funérailles, a précisé le Premier ministre par intérim Claude Joseph lors d'une conférence de presse.
La police haïtienne a arrêté une vingtaine de personnes, dont plusieurs anciens militaires colombiens accusés d'avoir fait partie du commando venu tuer Jovenel Moïse, mais d'importantes zones d'ombre subsistent dans l'enquête.
La police colombienne, qui mène aussi une enquête, a affirmé vendredi 16 juillet qu'un ancien fonctionnaire haïtien du ministère de la Justice, Joseph Felix Badio, avait donné l'ordre à deux des mercenaires colombiens d'assassiner le président. Les membres du commando avaient au départ reçu pour instruction d'arrêter M. Moïse, a déclaré Jorge Vargas, chef de la police colombienne, jusqu'à ce que la consigne change, environ trois jours avant l'opération.
Joseph Félix Badio fait l'objet d'un avis de recherche lancé par les autorités haïtiennes, comme l'ancien sénateur John Joel Joseph, tous deux étant décrits comme des individus "dangereux et armés".
Les forces de l'ordre colombiennes n'ont toutefois pas précisé si Joseph Felix Badio avait agi sur l'ordre de commanditaires, ni les raisons qui l'ont poussé à donner cette directive.
"L'enquête aboutira"
Un mystérieux commanditaire présumé, Christian Emmanuel Sanon, un Haïtien venu de Floride, a été arrêté dimanche par la police haïtienne. L'apparente facilité avec laquelle les assaillants sont parvenus à tuer Jovenel Moïse ayant éveillé des soupçons envers son équipe de sécurité, son chef Dimitri Hérard et trois autres responsables ont été placés à l'isolement, et 24 agents ont été frappés de mesures conservatoires.
"L'enquête aboutira", a promis Claude Joseph vendredi 16 juillet, affirmant que cette investigation était "la chose la plus importante pour (lui)".
Au même moment, l'ancien président Jean-Bertrand Aristide a fait son retour sur l'île, attendu par plusieurs centaines de ses soutiens. Il s'était rendu à Cuba fin juin pour être soigné du COVID-19.
Ancien prêtre catholique, M. Aristide a été le premier président élu d'Haïti. Renversé par un coup d'État en 1991, il s'était exilé, avant de rentrer en Haïti en 1994 à la suite d'une intervention américaine. Il était ensuite redevenu président en 2001, pour démissionner en 2004. Il avait alors rallié l'Afrique du Sud, avant d'à nouveau rentrer en Haïti en 2011.
AFP/VNA/CVN