Grèce : le cadre budgétaire agréé, un pas de plus vers l’accord final

La Grèce et ses créanciers, qui négocient un troisième plan d’aide au pays, sont parvenus à définir le cadre budgétaire de la Grèce jusqu’en 2018, base importante de l’accord final qui pourrait être conclu le 11 août dans la journée.

>>La Grèce et ses créanciers proches d'un accord sur un 3e plan d'aide

>>Grèce : discussions intenses ce week-end pour trouver un accord

Athènes d'un côté, et de l'autre les quatre institutions créancières du pays, Union européenne (UE), Banque centrale européenne (BCE), Fonds monétaire international (FMI) et Mécanisme européen de stabilité (MES), enfermés dans un hôtel du centre de la capitale grecque, sont engagées dans un marathon depuis plus de deux semaines pour essayer de conclure au plus vite un plan d'aide au pays d'au moins 82 milliards d'euros, le troisième depuis 2010.

Idéalement, ils espèrent conclure le 11 août, afin que la Grèce puisse recevoir à temps de quoi payer une échéance de 3,4 milliards d'euros due à la BCE, le 20 août.

La Bourse d'Athènes, le 3 août.
Photo : AFP/VNA/CVN

Selon une source gouvernementale interrogée par l'agence de presse grecque ANA, les négociateurs ont convenu qu'en 2015, la Grèce connaîtrait un déficit primaire (solde du budget hors remboursement de la dette) de 0,25% du PIB, avant des excédents primaires de 0,5% du PIB en 2016, 1,75% en 2017 et 3,5% en 2018, selon cette source.

Ces objectifs diffèrent des objectifs sur lesquels la Grèce et ses créanciers travaillaient jusqu'en juin. À l'époque, ils n'envisageaient que des excédents primaires, 1% cette année, 2% en 2016, 3% en 2017 et 3,5% en 2018.

Mais les négociateurs ont dû tenir compte de l'important ralentissement économique qui pèse sur le pays depuis l'arrivée au pouvoir en janvier du parti Syriza d'Alexis Tsipras, englué depuis lors dans ces négociations interminables.

Le pays est en outre un peu plus paralysé encore depuis fin juin par un strict contrôle des capitaux, mis en place pour éviter une panique bancaire.

Les discussions se passent bien, estime-t-on de part et d'autre. Le matin du 10 août, une source gouvernementale grecque indiquait qu'elles se déroulaient "avec intensité, mais sans heurts".

Selon Annika Breidthardt, porte-parole de la Commission européenne, "les institutions (créancières) travaillent main dans la main avec les autorités grecques", avec des "progrès profonds".

Le soir du 10 août, après s'être absenté des discussions pour rencontrer le Premier ministre Alexis Tsipras, le ministre des Finances, Euclide Tsakalotos, a estimé lui aussi que les négociations "se passent bien".

Le ministre grec des Finances, Euclid Tsakalotos (centre), avant une réunion avec le Fonds monétaire international (FMI), le 9 août à Athènes
Photo : AFP/VNA/CVN

Il a toutefois noté "qu'il y a des questions dont ils (les négociateurs) veulent débattre encore et encore". "Mais je pense que l'optimisme est de mise et qu'il y aura un accord bientôt", a-t-il dit.

Nos propres avantages

Si, selon ANA, les deux côtés sont désormais d'accord sur la plupart des sujets, des points compliqués restent en effet à régler, qu'il s'agisse du futur fonds de privatisation grec, du sort des prêts non remboursés qui pèsent sur le bilan des banques, ou de la dérégulation du marché de l'énergie.

Pour faire digérer par avance à l'opinion publique certaines mesures sociales difficiles, M. Tsipras a voulu donner l'exemple, le 10 août, en annonçant, hors du cadre de l'accord, une plus forte imposition des députés et une baisse du traitement des ministres.

"Quand la question de la suppression des avantages fiscaux des agriculteurs est mise sur la table des négociations, nous ne pouvons pas jouer les indifférents concernant nos propres avantages", a-t-il déclaré.

S'il est achevé le 11 août, le texte d'accord pourrait être voté par les députés grecs le 13 août, puis être présenté le 14 août aux ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) à temps pour le versement à la BCE, la semaine prochaine.

Vu l'ambiance de bonne collaboration entre Athènes et ses créanciers, inédite depuis l'arrivée au pouvoir du parti d'Alexis Tsipras, il semble n'y avoir aucun risque que les créanciers laissent Athènes dans l'impossibilité d'honorer ce paiement.

Mais l'Allemagne serait plutôt favorable à ne pas tout donner tout de suite et à poursuivre le plus loin possible les négociations, en n'accordant qu'un nouveau prêt-relais de quelques milliards d'euros pour payer l'échéance à la BCE.

Le 10 août, le porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a appelé à modérer les impatiences.

Pour Steffen Seibert, l'accord doit "être une base solide et de long terme pour continuer à travailler ensemble", "en conséquence, (...) l'exhaustivité passe avant la rapidité".

Parallèlement, la presse grecque s'interroge sur le calendrier des élections législatives anticipées que M. Tsipras, toujours très populaire, pourrait vouloir organiser prochainement, pour renouveler son groupe de députés. Son aile gauche actuelle est opposée en effet à la signature du troisième accord.

Pour la porte-parole du gouvernement Olga Gerovasili, ce débat n'est actuellement "ni utile ni en relation avec la réalité".

AFP/VNA/CVN

Rédactrice en chef : Nguyễn Hồng Nga

Adresse : 79, rue Ly Thuong Kiêt, Hanoï, Vietnam

Permis de publication : 25/GP-BTTTT

Tél : (+84) 24 38 25 20 96

E-mail : courrier@vnanet.vn, courrier.cvn@gmail.com

back to top