Grèce : démission des deux députés du parti socialiste contestant l'austérité

Deux députés du parti socialiste grec au pouvoir, le Pasok, ont présenté le 16 juin leur démission du parlement, alors qu'un remaniement du gouvernement devait être annoncé dans la journée par le Premier ministre, Georges Papandréou.

Ces démissions interviennent au lendemain de l'échec du M. Papandréou à former un gouvernement d'union nationale avec la droite pour faire passer de nouvelles mesures de rigueur, et de l'annonce d'un remaniement gouvernemental, sur fonds de vives contestations venant à la fois de la rue et de l'intérieur du Parti socialiste.

Les deux députés doivent être remplacés par deux autres députés socialistes, selon la réglementation parlementaire, la majorité socialiste restant à 155 sièges sur un ensemble de 300.

Ce décompte est crucial, le Premier ministre, le dos au mur, tentant de faire voter un projet de loi budgétaire d'austérité sur plusieurs années, jugée indispensable pour obtenir une nouvelle aide financière de la zone euro et du FMI (Fonds monétaire international).

Georges Floridis, 55 ans, ancien secrétaire d'État au ministère des Finances dans le gouvernement socialiste de Costas Simitis (2000-2004) et ancien cadre du parti, a critiqué le 15 juin dans une lettre la politique économique du gouvernement et les nouvelles mesures d'austérité qui doivent être votées d'ici fin juin.

En milieu de journée, Ektoras Nasiokas, 59 ans, le député socialiste, a indiqué en s'adressant au parlement, qu'il allait présenter sa démission, car le système politique était "dans l'impasse". Il a également regretté que les deux principaux partis, le Pasok et la droite (la Nouvelle-Démocratie) ne soient pas parvenus à s'entendre sur un gouvernement d'union nationale.

Le 16 juin, 35 députés socialistes grecs, plus du cinquième du groupe parlementaire de la majorité gouvernementale, ont réclamé une réunion "immédiate" de leur groupe. La collecte des signatures se poursuivait au sein du groupe du Pasok pour soutenir cette demande, selon les médias. Plusieurs signataires défilaient devant les caméras pour dénoncer "un déficit de pouvoir". La pétition, adressée au Premier ministre Georges Papandréou, qui n'y avait pas encore répondu en début d'après-midi, a été lancée à l'initiative d'une ténor et ex-ministre de l'ancienne garde socialiste, Vasso Papandréou (aucun lien de famille avec le Premier ministre).

AFP/VNA/CVN

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