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Le porte-parole du gouvernement français Benjamin Griveaux, le 19 décembre 2018 à Paris. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"La loi, rien que la loi, toute la loi", a martelé Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, à l'issue du premier conseil des ministres de l'année.
Placée sous le signe des vœux, cette réunion a donné l'occasion à Emmanuel Macron de mobiliser le gouvernement, au début d'une année qui s'annonce difficile, et que l'exécutif débute sous la pression populaire.
Il espère que le huitième samedi de mobilisation des "gilets jaunes" confirmera la décrue observée ces dernières semaines, plus d'un mois et demi après le début de la crise la plus grave du quinquennat.
Pour Benjamin Griveaux, ce mouvement est désormais "devenu, pour ceux qui restent encore mobilisés, le fait d'agitateurs qui veulent l'insurrection et, au fond, renverser le gouvernement".
Les "plus radicalisés", dont certains "sont habitués des plateaux télés", sont "dans un combat politique", a-t-il dénoncé, faisant allusion notamment à Éric Drouet, médiatique et controversé "gilet jaune" interpellé mercredi soir 3 janvier près des Champs-Elysées.
"Qu'ils soient certains d'une chose: force restera à la loi", a insisté le porte-parole, reprenant la ligne de fermeté tenue par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner ces derniers jours.
Sondages en berne
Dans le même temps, le gouvernement s'affirme "prêt à discuter avec des gens sincères qui ne font pas d'instrumentalisation politique", selon Benjamin Griveaux. Et d'appeler les Français à "participer activement" au "grand débat national" qui doit se tenir jusqu'en mars.
Des "gilets jaunes" manifestent à Nantes, le 29 décembre 2018. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Ce débat sera "libre", a assuré vendredi 4 janvier Chantal Jouanno, la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), qui va l'organiser. "On est aux ordres de personne, on est aux ordres des Français simplement, pour garantir leur droit à la participation, sinon j'arrête tout de suite", a-t-elle prévenu.
Les détails de cette consultation restent encore flous, dans l'attente de "la lettre aux Français" qu'adressera Emmanuel Macron à la mi-janvier pour en "cadrer" les termes.
Apparu sur la défensive ces derniers mois, l'exécutif veut profiter de la nouvelle année pour reprendre l'initiative, malgré les très mauvais sondages sur son bilan et sa popularité.
Seuls 25% des Français se disent "satisfaits" de l'action du gouvernement depuis l'élection de mai 2017, soit 15 points de moins qu'en avril, selon un sondage Odoxa Dentsu consulting pour Le Figaro et France Info. Et tous les ministres, à l'exception de celle de la Santé Agnès Buzyn, perdent des points.
Appelant à "la lucidité", Emmanuel Macron a estimé que le gouvernement avait "pris le bon chemin", mais que "des choses" pouvaient "être améliorées", a relaté Benjamin Griveaux. En citant les reproches des Français, qui "n'ont pas connu de progrès substantiels" depuis le début du quinquennat.
"Plus radicaux dans nos méthodes"
"Nous devons aller sans doute encore plus loin dans le changement, être encore plus radicaux dans nos méthodes, nos manières de faire, dans notre style", pour "aller au bout de l'envie de changement des Français, car c'est cette envie qui nous a portés au pouvoir", a-t-il fait valoir. "Peut-être avons-nous trop composé avec certains conservatismes, nous allons changer cela".
Après 20 mois de pouvoir, des changements commencent à intervenir dans l'entourage du chef du l'État. Sylvain Fort, son conseiller communication et chargé des discours, a annoncé son départ à la fin janvier, et le conseiller politique Stéphane Séjourné, un autre proche, va prendre en charge la campagne de La République en Marche pour les Européennes.
Ces mouvements prennent part dans "le cycle naturel du renouvellement" des effectifs, a justifié l'Élysée. Mais ils poussent à "s'interroger sur la gouvernance erratique qui caractérise" Emmanuel Macron, a dénoncé le député LR Guillaume Larrivé.
"Il faut voir ce que c'est que l'intensité de la vie politique, de la vie au plus près du pouvoir et de l'Élysée. C'est normal que certains souhaitent passer à autre chose", a plaidé Emmanuelle Wargon, la secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique.