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Des centaines d'insurgés sont rassemblés devant Sar-e-Pul, capitale de la province éponyme, a déclaré le porte-parole du gouverneur, Zabihullah Amani. La ville pourrait tomber si des renforts ne sont pas envoyés, a-t-il ajouté. "L'ennemi amasse encore ses forces hors de la ville (...). Nous avons déployé toutes les troupes disponibles dans la ville, mais aucun renfort n'est arrivé de l'extérieur", a regretté M. Amani, pour qui les habitants sont "très inquiets".
Les talibans ont démarré leur assaut contre Sar-e-Pul et le district voisin de Sayad lundi soir afin de prendre contrôle de plusieurs puits de pétrole se trouvant dans cette zone, a estimé le porte-parole, ajoutant que 21 membres des forces de sécurité, dont des policiers et des membres des services de renseignement, avaient été tués et 23 blessés dans les combats.
"Ils ont plusieurs fois attaqué la ville dans le passé, mais cette fois-ci la menace est plus sérieuse", a observé Zabihullah Amani. Une source sécuritaire, interrogée par l'AFP sous couvert d'anonymat, a de son côté fait état d'un bilan légèrement inférieur de 15 à 20 morts parmi les forces de sécurité.
L'adjoint au porte-parole du ministère de l'Intérieur, Nasrat Rahimi, a confirmé qu'il y avait eu des pertes, sans plus de précisions. Des renforts ont été déployés à Sar-e-Pul, qui ne risque pas d'être prise par les talibans, a-t-il affirmé. Les talibans ont également confirmé l'attaque, affirmant que leurs hommes avaient tué ou blessé 50 membres des forces de sécurité.
En 2018, les insurgés ont réalisé d'importants gains territoriaux et ont attaqué les villes de Farah (Ouest) et Ghazni (Sud). Ils ont occupé cette dernière plusieurs jours, avant d'en être chassés par les forces afghanes, appuyées par les forces aériennes américaines. Ces offensives ont coïncidé avec plusieurs initiatives diplomatiques pour faire participer les talibans à des négociations de paix, 17 ans après l'arrivée d'une coalition internationale menée par les États-Unis en Afghanistan qui les avait chassés du pouvoir.
Mardi 1er janvier 2019, les talibans ont déclaré avoir évoqué à l'occasion d'une récente rencontre avec des responsables iraniens l'"après-occupation" en Afghanistan, d'où les États-Unis envisagent un retrait partiel de leurs forces.
AFP/VNA/CVN