>>Suspicion de cas d'Ebola à la Réunion Le virus Ebola a contaminé plus de 18.188 personnes en Guinée, Sierra Leone et au Libéria et fait 6.583 victimes. Photo : AFP/VNA/CVN
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Ces symptômes ne faisaient pas partie des réactions attendues, contrairement à la fièvre ou à des douleurs musculaires, et n’étaient pas mentionnés dans les informations données aux volontaires. L’équipe a donc interrompu les injections mardi 9 décembre, «par mesure de précaution» et pour «réunir toutes les informations et échanger avec les autres centres testant le même vaccin expérimental» aux États-Unis, au Canada, en Allemagne et au Gabon.
Jusqu’ici, aucun des quatre autres centres hospitaliers n’a rencontré des douleurs similaires aux articulations. «C’est peut-être dû au fait qu’ailleurs, les 14 jours n’ont pas encore été atteints par un nombre significatif de volontaires. Certains hôpitaux ont aussi administré des doses moins importantes, sur moins de patients. A Genève, nous comptons beaucoup de médecins dans nos volontaires : ils rapportent peut-être leurs symptômes de manière un peu plus précise», juge le professeur Laurent Kaiser, médecin-chef du service des maladies infectieuses.
Si des analyses intermédiaires ne sont pas demandées d’ici là, les injections devraient reprendre en janvier. L’interruption risque fort de retarder le développement du produit canadien dont les premiers résultats étaient attendus pour le printemps prochain.
Lausanne teste un autre vaccin
À Lausanne, où l’on teste un autre vaccin agréé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le rythme est plus rapide. Vendredi 12 décembre, les derniers des 120 volontaires prévus ont reçu une dose du candidat vaccin développé par les laboratoires GSK et les instituts nationaux de la santé des États-Unis.
«Les données d’innocuité recueillies semblent satisfaisantes», dit le professeur Blaise Genton, qui dirige l’essai au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) de Lausanne. Les symptômes généraux tels que la fièvre sont un peu plus fréquents que lors d’autres vaccinations, mais «aucun effet indésirable sérieux n’a été observé jusqu’ici».
L’ensemble des résultats d’immunogénicité et d’innocuité pour les 120 sujets seront connus à la fin du mois de janvier 2015. «Dès le départ, nous avons pu aller plus vite qu’à Genève : nous avons reçu les autorisations plus tôt et nous avons vacciné davantage de personnes par semaine, car notre équipe est plus grande», explique Blaise Genton.
Des essais cliniques similaires, sur le même vaccin, sont en cours aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Mali. Le produit GSK devrait être tester de manière plus large dès janvier dans les zones de l’épidémie auprès de sujets potentiellement exposés au virus dans les pays affectés, afin de déterminer si le vaccin expérimental protège de la maladie et, si c’est le cas, d’indiquer la mesure de son efficacité. Globalement donc, le calendrier prévu cet automne par l’OMS dans la course au vaccin Ebola est respecté, même si l’on est déjà trop tard. Le virus a contaminé plus de 18.188 personnes en Guinée, Sierra Leone et au Libéria et fait 6583 victimes.