"Nous tenons nos engagements contractuels vis-à-vis de l'Allemagne", a déclaré M. Medvedev, selon des extraits publiés en avance de son interview, dont la totalité paraîtra dans l'édition de lundi du Handelsblatt.
Le siège de Gazprom à Berlin (Allemagne) |
La crise entre la Russie et l'Ukraine et la menace de sanctions économiques de l'Union européenne envers Moscou, encore brandie samedi 5 avril par la chancelière allemande Angela Merkel, a lancé en Allemagne un débat sur la dépendance énergétique de l'Allemagne au gaz russe. Gazprom fournit 35% de son gaz à l'Allemagne.
"Quel sens cela aurait-il si nous renoncions aux rentrées d'argent qu'apportent les exportations de gaz ?", a soulevé Alexandre Medvedev, rappelant que le groupe devrait payer "de grosses pénalités" s'il ne respectait pas les contrats.
Alors que certains en Allemagne ont émis la crainte que Moscou réplique à des sanctions européennes en coupant le robinet du gaz, le responsable de Gazprom affirme que "le gaz n'est pas une arme, c'est une marchandise".
Les États-Unis et l'Europe ont eu besoin de quelqu'un pour "jouer le rôle du méchant" et "nous semblons bien remplir ce rôle" pour eux, a affirmé Alexandre Medvedev.
À la suite de l'annexion de la Crimée, la Russie a annulé cette semaine un accord de réduction du prix du gaz passé avec l'Ukraine en 2010 en contrepartie de l'utilisation par la Flotte de la mer Noire russe de sa base de Sébastopol, en Crimée. Outre une hausse immédiate du prix du gaz livré à Kiev, Gazprom réclame 11 milliards de dollars de "dette" gazière.
"Nous n'augmentons pas les prix, nous revenons seulement à des prix de marché. (...) Qu'aurait fait une entreprise européenne dans une telle situation ?", a défendu M. Medvedev, dans le Handelsblatt.
AFP/VNA/CVN